La navette Atlantis a été contrainte vendredi de rester en orbite, des orages l'empêchant de regagner la base de Cap Canaveral, en Floride, après sa mission de réparation et de modernisation du télescope spatial Hubble. La NASA espérait des conditions météo plus clémentes pour un atterrissage samedi.

Les deux fenêtres d'atterrissage initialement prévues à 10h et à 11h30 vendredi matin au Centre spatial Kennedy, à Cap Canaveral, ont finalement été annulées à cause du mauvais temps, a fait savoir le centre de contrôle.Une nouvelle tentative est désormais prévue pour samedi matin soit à Cap Canaveral, soit sur la base d'Edwards en Californie, au cas où les conditions météo resteraient défavorables en Floride. L'atterrissage a été programmé pour 9h16, heure locale.

Les chances d'une amélioration de la météo dans les prochains jours restent minces pour la Floride alors que les prévisionnistes annonçaient des conditions favorables pour la base d'Edwards. La NASA préférerait toutefois un atterrissage à Cap Canaveral pour économiser du temps et de l'argent, le transfert de la navette entre la Californie et la Floride étant estimé à 1,8 million de dollars.

La navette a suffisamment de réserves pour rester en orbite jusqu'à lundi. Ses sept astronautes n'ont pas semblé contrariés par le report de l'atterrissage. «Nous profitons de la vue», a commenté le commandant d'Atlantis, Scott Altman.

La navette avait décollé le 11 mai pour effectuer cette ultime mission de maintenance de Hubble. Les astronautes ont remis mardi le télescope en orbite, après cinq sorties dans l'espace depuis la semaine dernière pour le réparer et le moderniser.

Les travaux effectués sont censés prolonger de cinq à dix ans la durée de vie de Hubble, qui a été mis en service en 1990. Divers équipements du télescope ont été installés, réparés ou remplacés: batteries, gyroscopes, caméras, spectrographes, capteur pour le système de localisation et guidage, circuits électroniques, revêtement isolant.

Selon la NASA, les nouveaux instruments devraient encore améliorer les capacités d'observation du télescope et lui permettre de remonter plus avant dans le temps, en observant des objets célestes âgés de «seulement» 500 à 600 millions d'années -distants de nous de quelque 13 milliards d'années-lumière.

La NASA espère remettre en service Hubble d'ici la fin de l'été après une phase préalable de tests des nouvelles pièces installées. À terme, vers 2020, Hubble, actuellement à 563km d'altitude, sera désorbité et précipité dans l'atmosphère, pour s'y désintégrer.

Jeudi, les astronautes ont procédé à une inspection détaillée de la navette, à l'issue de laquelle la NASA a donné son feu vert pour le retour sur Terre. Un premier examen le 12 mai, au lendemain du décollage, avait mis en évidence des impacts de débris, qui ne présentent pas de danger selon l'agence spatiale américaine.

Depuis la perte de la navette Columbia en février 2003, qui a entraîné la mort des sept membres d'équipage, les astronautes inspectent systématiquement l'état de leur vaisseau, une fois en orbite après le décollage puis avant de rentrer sur Terre.