Des doutes commencent à être exprimés tout haut, au sein de la NASA, à propos de la faisabilité d'une mission vers la Lune d'ici 2020. L'hypothèse semble peu vraisemblable, sans argent supplémentaire et surtout, sans des engins radicalement différents de ceux sur lesquels travaillent actuellement les ingénieurs.

À la base, les premières critiques avaient immédiatement suivi la déclaration de l'ex-président George W. Bush en 2004. Mais les langues se délient apparemment mieux sous un nouveau président : le directeur du programme des navettes spatiales, John Shannon, a déclaré la semaine dernière qu'il était irréaliste de croire que la NASA puisse mener à bien la mise au point du véhicule qui doit succéder aux navettes vers 2012, parallèlement à la réalisation de nouveaux vols vers la Lune.

Et dans un essai publié alors que s'amorcent les célébrations du 40e anniversaire du premier débarquement sur la Lune, un scientifique fort de ses 40 ans à la NASA, Wes Huntress, va dans la même direction : la Lune ne doit pas être une fin en soi, elle doit être intégrée dans un programme d'exploration plus rationnel et à plus long terme.

En plus du 40e anniversaire du voyage historique sur la Lune, ces remarques surviennent alors qu'un comité créé par la Maison-Blanche révise actuellement les projets de vols habités de la NASA. Présidé par un ancien PDG de la compagnie Lockheed Martin, ce comité pourrait fort bien recommander, dans un rapport à remettre en août, une hausse substantielle des budgets de la NASA ou au contraire, crise économique aidant, suggérer un retour à des attentes plus réalistes. Pour l'instant, c'est un gel des budgets de 2011 à 2014 qui est à l'horizon.