Le premier lancement en 2010 d'Ariane 5, le cinquantième de la fusée européenne gros porteur, est prévu le 24 mars, a annoncé samedi le directeur du centre spatial guyanais (CSG) Joel Barre pendant une rencontre avec la presse aéronautique et spatiale à Kourou (Guyane française).

La fusée, construite sous la maîtrise d'oeuvre d'EADS Astrium et exploitée par Arianespace, transportera deux satellites de télécommunications fabriqués par Astrium satellites, l'un pour l'opérateur de télévision luxembourgeois SES Astra et l'autre baptisé Comsat BW2 pour le ministère allemand de la Défense.

La société Arianespace, qui commercialise et effectue les tirs de la fusée européenne, a prévu sept lancements en 2010.

«Les deux tirs suivants se succèderont rapidement, vers le 22 avril et sans doute à la fin mai en fonction de la date d'arrivée des satellites en Guyane», a précisé Patrick Loire, futur directeur d'Arianespace en Guyane, qui succèdera en avril à Michel Bartolomey.

Le vol de fin avril permettra de transporter deux autres satellites d'Astrium, l'un pour Arabsat (télécoms), l'autre pour le sud-coréen COMS (télécoms et météo), a-t-il précisé.

Leader mondial du lancement de satellites commerciaux avec Ariane 5, qui peut lancer des charges de huit à dix tonnes (12 tonnes en 2016), Arianespace compte ajouter trois tirs effectués à Kourou par son associé russe avec la fusée Soyouz (trois tonnes de charge utile) et réaliser avant la fin de l'année le premier lancement de la fusée européenne légère (1,5 tonne de charge utile) Vega sous maitrise d'oeuvre italienne.

Les dirigeants du CSG et d'Arianespace ont confirmé qu'ils comptaient sur le premier tir de Soyouz en Guyane cet été. Le programme a pris plus d'un an de retard en raison des délais de livraison du portique mobile de lancement qu'une centaine d'ouvriers russes assemblent actuellement sur le pas de tirs qui leur a été attribué à Sinnamary, à 15 km de celui d'Ariane.

Le lancement de fusées Soyouz à Kourou, tout proche de l'Equateur, leur permet d'emporter une charge utile supérieure d'un tiers environ à ce qu'elles peuvent faire à partir de Baïkonour (Kazakhstan), ont précisé les responsables européens.