Le satellite Planck, conçu pour aider à mieux comprendre les débuts et le destin de l'Univers, a délivré sa première image de l'ensemble du ciel, un véritable trésor de données pour les astronomes, a annoncé lundi l'Agence spatiale européenne (Esa).

«Cette image de l'ensemble du ciel envoyée par Planck est une véritable caverne d'Ali Baba pour les astronomes en quête de données inédites», explique l'agence dans un communiqué.

Planck enregistre le rayonnement de fond cosmologique, vestige de la première lumière échappée dans l'univers quelque 380 000 ans après le Big Bang. Ce rayonnement «fossile» baigne tout l'espace et constitue, selon les scientifiques, «la trace indélébile que l'Univers a laissée de sa jeunesse».

La carte des fluctuations de ce rayonnement devrait permettre de faire progresser la connaissance sur la géométrie de l'univers, le rythme de son expansion et son avenir prévisible.

«Le disque principal de notre galaxie s'étire au centre de l'image. Ce qui frappe immédiatement, ce sont les filaments de poussière froide présents au-dessus et en-dessous de la Voie lactée», explique l'agence en commentant l'image.

Là se trouve «le lieu de formation des étoiles, et Planck a décelé de nombreuses zones où des étoiles sont sur le point de naître ou entament tout juste leur cycle de développement».

«Moins spectaculaire mais peut-être plus énigmatique, l'aspect moucheté de l'arrière-plan», qui représente le «rayonnement de fond cosmologique hyperfréquence (CMBR), la plus ancienne lumière émise par l'Univers, issue de la grande explosion d'où notre Univers a émergé il y a 13,7 milliards d'années», indique l'Esa.

«Le plus spectaculaire, c'est la voie lactée. Mais ce qui nous intéresse le plus, c'est ce qu'on devine derrière, le rayonnement fossile émis aux premiers temps de l'univers», a expliqué à l'AFP Jean-Michel Lamarre, responsable de la partie instrumentale du projet Planck et directeur de recherches au CNRS.

Les chercheurs veulent enlever l'image de la Voie lactée de façon numérique afin de voir le rayonnement fossile dans son intégralité.

«Nous ouvrons la porte sur un eldorado où les scientifiques vont pouvoir rechercher des fragments de connaissance qui leur permettront de mieux comprendre la genèse de l'Univers et son fonctionnement actuel», explique dans le communiqué David Southwood, Directeur Science et Exploration robotique de l'ESA, qui relève que l'image est «d'une qualité remarquable».

Mis sur orbite en mai 2009, Planck, situé à 1,5 million de kilomètres de la Terre, va continuer à collecter des données jusqu'au début 2012.