La présence d'eau sur Mars n'a pas été brève et isolée. De nouvelles études publiées dans les derniers mois démontrent que la planète a été couverte d'eau pendant plusieurs centaines de millions d'années.

«Notre étude confirme que l'eau a été très abondante sur Mars dans le passé parce que la synthèse des phyllosilicates que nous avons observés demande beaucoup d'eau à long terme», explique Alberto Fairen, chercheur au centre de recherche californien Ames de la NASA, qui vient de publier la dernière étude sur le sujet dans la revue Proceedings of the National Academies of Sciences. «Mars a été couverte d'eau pendant au moins 10% de ses 4,6 milliards d'années d'existence. Nous avons des preuves de la présence de phyllosilicates dans la moitié des cratères de la planète.»

Le géophysicien californien se penche sur les phyllosilicates depuis une décennie. Il a obtenu ses résultats avec des modélisations mathématiques du comportement du sol martien lors d'impacts de météorites. Il veut maintenant affiner la date limite des océans martiens. Il y a deux mois, dans la revue Nature, M. Fairen avait établi à partir des mêmes phyllosilicates que la teneur en sel de l'eau martienne lui a probablement permis de rester liquide malgré la baisse de la température de la planète, peu après son premier milliardième anniversaire. À la fin juin, une autre équipe franco-américaine, à partir de données radars de la sonde Mars Reconnaissance Orbiter, avait établi dans la revue Science qu'il y avait aussi des phyllosilicates sous la couche de lave qui recouvre la moitié méridionale de la planète rouge.

Un océan gigantesque recouvrait probablement le tiers de la planète il y a 3,5 milliards d'années, ont conclu à la fin mai des géologues de l'Université du Colorado à Boulder, après une analyse hydrographique des dépôts dans les deltas de milliers de vallées martiennes.

Le volume total d'eau sur Mars était 10 fois moindre que celui de la Terre actuellement, ce qui signifie que la planète rouge n'a jamais été aussi humide que la Terre, qui est deux fois plus grosse que Mars. En tout, 40 000 fleuves ont creusé des vallées sur Mars. Cette analyse signifie également que Mars connaissait des cycles de pluie, condition essentielle au maintien d'un tel océan.

Pourquoi Mars a-t-elle perdu son eau? C'est la question à laquelle tentera de répondre la sonde américaine MAVEN, qui sera lancée en 2013. MAVEN, l'acronyme anglais de «Évolution atmosphérique et volatile de Mars», mesurera la quantité et la composition des gaz qui s'échappent de l'atmosphère martienne vers l'espace, ce qui permettra de modéliser les pertes de gaz du passé.