Le pôle sud de Mars renferme trente fois plus de glace carbonique qu'estimé jusqu'alors selon de nouvelles mesures radar de la sonde américaine MRO, une indication que l'atmosphère martienne a été dans son histoire plus dense et plus humide, selon une étude publiée jeudi.

Les recherches précédentes laissaient penser que le pôle sud de la planète rouge était presque entièrement formé de glace d'eau et que la glace carbonique -dioxyde de carbone (CO2) sous forme solide- n'en recouvrait que la surface.

Cette découverte révèle que d'importantes quantités de l'ancienne atmosphère de Mars pourraient bien être piégées dans ces blocs de glace carbonique, note Roger Phillips, un géophysicien au Southwest Research Institute à Boulder dans le Colorado (ouest), principal auteur de cette communication.

Ces dépôts de glace carbonique au pôle sud, estimés à près de 12 500 kilomètres cube -l'équivalent du Lac Supérieur aux États-Unis- pourraient contenir l'équivalent de 80% du CO2 se trouvant aujourd'hui dans l'atmopshère martienne.

Ces observations faites à l'aide du radar à bord du MRO (Mars Reconnaissance orbiter), capable de pénétrer profondément à l'intérieur de la planète, indiquent que cette glace carbonique se gazéfie de plus en plus pour se retrouver dans l'atmposhère de la planète.

L'atmosphère martienne est formée à 95% de CO2 contre moins de 0,4% pour l'atmosphère terrestre beaucoup plus dense et constituée à 78% d'azote, 21% d'oxygène et 0,93% d'argon.

«Au total aujourd'hui, la moitié du CO2 de Mars se trouve sous forme de glace carbonique piégée au pôle sud et l'autre moitié est dans l'atmosphère», explique Roger Phillips.