Le satellite américain de 6,3 tonnes est finalement entré dans l'atmosphère, où il s'est désintégré, dans la nuit de vendredi à samedi probablement au-dessus du Pacifique Nord à l'ouest des États-Unis, a indiqué la NASA sans pouvoir dire où étaient retombés les débris.

Le satellite aurait plongé dans l'atmosphère à 4h16 GMT samedi (24h16 heure locale) selon les projections faites deux heures avant, a précisé lors d'une conférence de presse téléphonique Nick Johnson, expert en débris orbitaux de la Nasa.

Cette heure correspond à une zone géographique allant de 31 degrés Nord à  219 degrés Est, soit en plein Pacifique Nord au large de la côte ouest des États-Unis, a-t-il précisé.

Mais il s'agit toujours d'une projection et il se peut «qu'on ne sache jamais où ce satellite» est retombé dans l'atmosphère, a admis ce scientifique.

Initialement la NASA avait donné une fourchette horaire de la plongée du satellite vers la Terre allant de 3h23 à 5h09 GMT samedi, précisant que «le moment précis de la rentrée dans l'atmosphère et des endroits où seraient tombés des débris restent indéterminés».

L'agence précise «ne pas avoir été informée de blessures ou de dommages matériels» qui auraient résulté de la chute de débris.

Nick Johnson a souligné que la trajectoire finale du satellite se situait pour la plus grande partie au-dessus des océans avec de brefs survols du Canada et de l'ouest du continent africain.

L'absence d'observation de la chute des débris par des témoins oculaires conforte l'idée d'un plongeon du satellite au-dessus du Pacifique, selon lui.

La Nasa dépend beaucoup, pour déterminer avec davantage de précision où retombent les satellites et autres objets orbitaux, de tels témoignages directs, a-t-il ajouté.

Avant la désintégration du satellite la NASA avait jugé extrêmement faible le risque qu'un débris blesse quelqu'un ou provoque des dégâts au sol.

Il y avait une chance sur 3200 qu'une personne, quelque part dans le monde, soit touché par un de ces débris --ce qui, sur une planète peuplée de sept milliards d'habitants et dont 90% de la surface est inhabitée, revient à une probabilité de 0,03%--, avait indiqué l'agence .

Le satellite --nommé «Upper Atmosphere Research Satellite» (UARS)-- était de la taille d'un petit bus et la Nasa avait estimé qu'une vingtaine de morceaux d'un poids de un à 158 kg pourraient survivre à la rentrée dans l'atmosphère, et s'éparpiller sur une distance d'environ 750 km.

Selon la Nasa, des objets d'une taille comparable à l'UARS retombent sur Terre environ une fois par an.

En revanche, «des débris de tailles diverses entrent dans l'atmosphère chaque jour», avait expliqué, Mark Matney de la NASA. «Et en plus de 50 ans d'histoire spatiale, personne n'a jamais été blessé par un débris venu de l'espace», ajoutait-il.

L'UARS est le plus gros satellite de la NASA à plonger dans l'atmosphère depuis 1979 quand Skylab, 90 tonnes, était retombé dans l'ouest de l'Australie.

D'un coût de 750 millions de dollars, l'UARS avait été mis sur orbite en 1991 par la navette Discovery pour étudier la haute atmosphère, dont les trous dans la couche d'ozone. Il a été mis hors service en 2005 après avoir épuisé son carburant.