L'Iran a reconnu mercredi, avec plusieurs semaines de retard, l'échec d'une récente tentative d'envoyer un singe dans l'espace, un projet présenté comme devant préparer un futur vol humain, selon un haut responsable cité par l'agence ISNA.



«La fusée Kavoshgar-5 qui emportait une capsule contenant un singe vivant a été lancée durant le mois (iranien) de Sharivar (23 août au 22 septembre) mais, comme tous les objectifs n'ont pas été atteints, ce vol n'a pas été annoncé», a déclaré le vice-ministre de la Science Mohammad Mehdinejad-Nouri.

«Nous espérons qu'après avoir corrigé les problèmes les prochains tirs connaîtront plus de succès», a-t-il ajouté en assurant que les vols habités constituaient «une priorité stratégique» de l'Iran.

Téhéran avait annoncé le 3 octobre, sans donner d'explications, un report sine die du lancement de Kavoshgar-5 avec sa capsule de 285 kilos embarquant un singe.

«Il n'est pas possible de donner une date pour la réalisation de ce projet», avait simplement déclaré le responsable de l'organisation spatiale iranienne, Hamid Fazeli.

Les dirigeants iraniens avaient annoncé en juin qu'ils comptaient envoyer un singe dans l'espace en août avec Kavoshghar-5, dernière version d'un lanceur utilisé notamment en 2010 pour envoyer dans l'espace une capsule contenant un rat, des tortues et des insectes.

La capsule transportant le singe devait monter à 120 km d'altitude, pour un vol suborbital de 20 minutes.

Le projet avait été solennellement dévoilé par le président Mahmoud Ahmadinejad en février. À l'époque, M. Fazeli avait affirmé qu'il constituait «la première étape menant à l'envoi d'un homme dans l'espace» annoncé par M. Ahmadinejad pour «d'ici 2020».

Outre le vol suborbital de sa première capsule contenant des animaux vivants lancée par une fusée Kavoshgar-3 en 2010, l'Iran a déjà placé avec succès sur orbite basse deux petits satellites d'essai, Omid en 2009 et Rassad en juin, avec sa fusée Safir.

Téhéran avait déjà subi un échec lors du lancement de sa première fusée Kavoshgar-1 mais ne l'avait jamais reconnu publiquement, selon les États-Unis. La politique spatiale de l'Iran inquiète les Occidentaux qui accusent Téhéran, malgré ses démentis, de développer un programme de missiles balistiques capables de transporter d'éventuelles têtes nucléaires à longue distance.