Des astronomes ont découvert deux nuages de gaz qui se sont formés dans les premières minutes après la naissance de l'univers il y a 13,7 milliards d'années, selon leurs travaux publiés jeudi.

La composition de ces gaz correspond exactement aux prédictions théoriques de la cosmologie moderne sur les origines des éléments dans l'univers.

Ainsi, seuls les éléments légers comme l'hydrogène et l'hélium ont tout d'abord été créés au moment du Big Bang, théorie communément admise de la création de l'univers. Et il a fallu attendre des centaines de millions d'années avant que ce gaz primordial ne se condense pour former des étoiles.

Jusqu'alors les astronomes avaient toujours détecté des «métaux», terme qui  se réfère, en astronomie, aux éléments plus lourds que l'hydrogène et l'hélium.

«Malgré d'importants efforts de recherche pour trouver les éléments légers (l'hydrogène et l'hélium) dans l'univers nous n'y étions pas parvenus jusqu'à cette découverte», explique Xavier Prochaska, professeur d'astronomie et d'astrophysique à l'Université de Californie à Santa Cruz, le principal co-auteur de cette étude publiée sur le site de la revue américaine Science.

«C'est la première fois que nous observons des gaz des premiers moments de l'univers qui n'ont pas été contaminés par des éléments plus lourds provenant des étoiles», assure-t-il.

«L'absence de métaux nous indique que ce gaz est immaculé», ajoute Michele Fumagalli, co-auteur de cette découverte.

«C'est vraiment emballant car il s'agit de la première preuve confortant entièrement la composition des premiers gaz formés dans l'univers prédit par la théorie du Big Bang», ajoute-t-elle.

Ces astronomes ont découvert ces deux nuages de gaz en analysant la lumière émise par des quasars lointains, des restes d'étoile, à l'aide d'un des télescopes de l'observatoire Keck à Hawaii.

«Nous avons pu voir ainsi à quel endroit dans le spectre la lumière était absorbée par le gaz, ce qui nous a permis d'en mesurer la composition», explique Michèle Fumagalli.

Chaque élément a une signature unique dans le spectre lumineux et cette observation n'a révélé que de l'hydrogène, selon ces chercheurs précisant ne pas avoir trouvé d'hélium.

Ces astronomes soulignent aussi pouvoir détecter avec certitude du carbone, de l'oxygène et du silicium et ces éléments étaient totalement absents.