La NASA a lancé avec succès samedi Curiosity, le robot explorateur le plus sophistiqué et le plus lourd jamais déployé sur une autre planète dont la mission sera de déterminer pour la première fois si la vie a pu exister sur la planète rouge.

La fusée Atlas V s'est arrachée de son pas de tir à Cap Canaveral en Floride comme prévu à 10h02. La séparation avec le deuxième étage du lanceur est intervenu sans problème un peu plus de 44 minutes après le lancement, ont confirmé les responsables du vol.

Le robot doit arriver sur Mars à la mi-août 2012.

Curiosity, ou «Mars Science Laboratory» (MSL), d'un poids de 900 kg, est de loin le plus lourd et le plus grand des robots déployés jusqu'à présent pour scruter la surface de Mars et aussi le plus avancé techniquement avec dix instruments scientifiques.

Curiosity est «vraiment un robot exceptionnel dont la capacité dépasse largement tout ce que nous avons lancé vers une autre planète du système solaire», avait souligné trois jours avant le lancement Colleen Hartman, directrice adjointe des missions scientifiques de la Nasa

Doté de six roues, il possède aussi un mât avec des caméras à haute définition et un laser pour étudier des cibles jusqu'à une distance de sept mètres.

D'autres instruments scruteront l'environnement pour y détecter surtout des molécules de méthane, un gaz souvent lié à la présence de la vie sur la Terre  déjà détecté sur Mars à certaines saisons par un orbiteur martien américain.

Curiosity, une mission de 2,5 milliards de dollars au total y compris le lancement,  mesurera aussi les radiations pouvant affecter de futures explorations habitées sur Mars. Le robot dispose également d'une station météo.

Après un périple de 570 millions de km parcourus en huit mois et demi, Curiosity devrait se poser sur Mars en août 2012 au pied d'une montagne de 5000 mètres de haut à l'intérieur du cratère Gale.

Avec Curiosity sur Mars, «c'est comme si on avait virtuellement plus de 200 chercheurs pour explorer cette planète, c'est une machine de rêve», s'était récemment félicité Ashwin Vasavad, un des responsables de ce projet.

Durant sa mission d'exploration prévue pour durer deux années terrestres --une année martienne--, le robot, alimenté par un générateur nucléaire, va tenter de découvrir si l'environnement martien a pu être propice dans son passé au développement de la vie microbienne.

Pour ce faire, «Gale offre une occasion superbe de tester de multiples environnements potentiellement favorables à la vie», a expliqué John Grotzinger, responsable scientifique du MSL à l'Institut de Technologie de Californie à Pasadena (Ouest).

«Dans la partie du cratère où Curiosity se posera -les températures y varient de moins 90 degrés à zéro- se trouve un cône de déjection alluviale probablement formé par des sédiments transportés par de l'eau», précise-t-il.

De plus, «des couches de terrains à la base de la montagne contiennent de l'argile et des sulfates, connus pour se former dans l'eau».

Pour poser Curiosity sur Mars, la Nasa a inventé une nouvelle technique, le robot étant trop lourd pour être équipé de sacs à air censés amortir le choc. Après le déploiement d'un parachute pour freiner la descente initiale, c'est un engin muni de rétrofusées qui déposera délicatement le robot sur le sol.

Se mettre en orbite ou entrer dans l'atmosphère de Mars est ardu.

Sur les 43 missions effectuées jusqu'à aujourd'hui, près de 70% ont échoué, les Américains ayant enregistré le plus grand succès avec leurs six derniers vols réussis. Ils sont ainsi les seuls à ce jour à avoir exploré la surface de Mars.

L'ex-URSS avait été la première à y envoyer une sonde en 1971 mais elle n'avait fonctionné que 15 secondes.

Les États-Unis étaient parvenus avec succès a poser leurs deux premières sondes, Viking 1 et 2 en 1975 qui ont transmis plus de 50 000 photos.