Une fusée Ariane 5 a décollé vendredi à 1h34 de Kourou avec à son bord le troisième cargo automatique européen, l'ATV Edoardo Amaldi, qui doit ravitailler la Station spatiale internationale (ISS), a constaté un correspondant de l'AFP.

C'est la version la plus lourde du lanceur (Ariane 5-ES) qui a été tirée depuis le Centre spatial guyanais pour propulser dans l'espace les 20 tonnes de l'ATV-3, dont 6,6 tonnes de fret (nourriture, eau, matériel) destiné aux six astronautes actuellement à bord de la station, habitée en permanence depuis 2000 à quelque 400 km d'altitude.

Les occupants actuels sont les Russes Oleg Kononenko, Anton Chkaplerov et Anatoli Ivanichine, les Américains Dan Burbank et Don Pettit et le Néerlandais André Kuipers.

Une heure environ après le lancement d'Ariane 5, l'ATV-3, baptisé du nom du physicien italien Edoardo Amaldi, l'un des fondateurs du Centre européen de recherches nucléaires (CERN), doit se séparer de la fusée pour venir se placer sur une orbite à 260 km.

Suivi en permanence au sol par des équipes de l'Agence spatiale européenne (ESA) et du Centre national d'études spatiales (Cnes) français depuis son centre de contrôle de Toulouse, le vaisseau conçu par EADS Astrium, un cylindre de 10 mètres de long pour 4,5 mètres de diamètre, déploiera alors ses panneaux solaires pour voler de manière autonome vers l'ISS.

Il doit s'y amarrer automatiquement dans la nuit du 28 au 29 mars, après avoir été guidé sur les 250 derniers mètres par un système de navigation laser vers la station

L'ATV deviendra alors partie intégrante de l'ISS et l'équipage pourra prendre livraison de sa cargaison: 4 tonnes de carburant, 285 litres d'eau, 100 kg d'oxygène et plus de deux tonnes de matériel divers, ainsi que les colis et courriers envoyés par les familles des astronautes.

L'objet le plus précieux acheminé par l'ATV est selon l'ESA une «pompe de contrôle des fluides», équipement de survie indispensable pour permettre le recyclage des urines de l'équipage en eau potable.

Or à l'heure actuelle, l'ISS ne dispose que d'une seule de ses pompes, ce qui poserait problème en cas de panne.

Tous les 18 mois environ depuis 2008, un ATV ravitaille l'ISS, aussi approvisionné régulièrement par des vaisseaux russes Progress et japonais HTV.