Des chercheurs américains ont élaboré une formule mathématique qui aiderait à prédire l'endroit et le moment où des blocs de glace se détachent de la banquise dans les océans Arctique et Antarctique pour former des icebergs, selon des travaux publiés jeudi.

Cette découverte pourrait aussi aider les scientifiques à améliorer leurs modèles climatiques, selon ces chercheurs de l'Université de Pennsylvanie dont l'étude paraît dans la revue américaine Science datée du 28 novembre.

«Nous devons modéliser avec un ordinateur pour prédire l'évolution passée et future de la banquise», relève Richard Alley, professeur de géosciences à l'Université de Pennsylvanie et l'un des principaux co-auteurs de cette recherche.

«Les modèles que nous avons actuellement ne permettent absolument pas de déterminer où s'arrêtent les grandes plates-formes de glace flottante et où elles se brisent pour former des icebergs», explique-t-il.

Ces plates-formes de glaces de l'Antarctique et du Groenland s'étendent au-delà de la terre et flottent dans l'océan sur de très grandes distances.

Le Ross Ice Shelf, la plus grande plate-forme de glace flottante de l'Antarctique avec une superficie équivalente à celle de la France (540 000 km2), flotte sur l'océan jusqu'à 800 km avant que ses extrémités ne commencent à se briser et à créer des icebergs, relèvent les auteurs de ces travaux.

D'autres plates-formes de glace débordent de la terre dans l'océan sur seulement 1,5 à 3 km.

La variable la plus importante dans le mécanisme de rupture des icebergs est le taux d'expansion de la banquise, ont conclu ces glaciologues.

Quand les plates-formes de glace s'étendent, elles craquent sous l'effet de la tension provoqué par cette expansion.

Si cette expansion se fait lentement, ces brisures ne se propagent pas sur l'ensemble de la plate-forme de glace qui de ce fait reste intacte. Mais si en raison des températures les glaces s'étendent rapidement, l'ensemble de la plate-forme se fissure.

«La vitesse de propagation des glaces explique ces observations faites sur la banquise», conclut le professeur Alley, en ajoutant que «l'équation est quelque peu améliorée avec d'autres variables telles que la largeur de la plate-forme de glace et son épaisseur».

Ces chercheurs soulignent toutefois que cette formule mathématique ne saisit pas l'ensemble du processus de formation des icebergs, mais compte pour un large pourcentage de ces variables.