Des scientifiques américains ont découvert une augmentation du taux de CO2 dans l'atmosphère à la fin de l'ère glaciaire, qui pourrait avoir été causée par un changement dans la circulation des vents, également constaté à notre époque, selon une étude parue jeudi.

Selon cette étude d'une équipe de scientifiques de l'université de Columbia publiée dans la revue Science, un changement dans la circulation des vents intervenu il y a 17 000 ans pourrait avoir entraîné des rejets de gaz carbonique depuis l'océan Austral, en Antarctique.

La circulation et la force des vents ont un effet direct sur les courants marins, dont la vitesse régule en partie les émissions de CO2 dans l'atmosphère, explique Robert Anderson, géochimiste de l'observatoire terrestre Lamont-doherty de Columbia.

Et si cette vitesse augmente, les eaux profondes des océans, riches en dioxyde de carbone, remontent à la surface, libérant le gaz.

«Plus les océans circulent vite, plus les eaux profondes remontent à la surface pour libérer du CO2», poursuit M. Anderson.

Selon le scientifique, des changements similaires dans la circulation des vents au niveau de l'océan Austral sont intervenus au cours des quarante dernières années. Et les rejets de CO2 dans l'atmosphère qui en ont résulté pourraient être suffisamment importants pour saper les efforts de lutte contre les émissions de gaz à effet de serre.

Les chercheurs ont étudié la croissance du plancton dans les eaux australes et ont constaté une augmentation de ces organismes vers la fin de l'ère glaciaire grâce à la remontée des eaux profondes, riches en nutriments.

Une étude internationale publiée en 2007 avait conclu que la capacité de l'océan Austral à absorber le CO2 était réduite en raison du réchauffement climatique.