Le célèbre buste de Néfertiti, conservé à Berlin, est un «faux» fabriqué en 1912 pour faire des essais de polychromie, affirme mardi un historien de l'art réputé, Henri Stierlin, dans un ouvrage qui vient de paraître.

Les «indices s'accumulent» qui permettent de dire qu'il est «impossible» que le buste de la reine d'Égypte, à la beauté légendaire, soit vieux de 3400 ans, a affirmé à l'AFP l'historien de l'art suisse, qui publie son enquête dans Le buste de Néfertiti, une imposture de l'égyptologie ? (Infolio).

Selon M. Stierlin, auteur de dizaines d'ouvrages sur l'Égypte, l'Orient ou le monde islamique ancien, le buste a été fabriqué sur le chantier même de la fouille, en 1912, par un artiste du nom de Gerardt Marks, à l'initiative de l'archéologue allemand responsable Ludwig Borchardt.

L'archéologue voulait faire faire un portrait de la reine, dont on possède une dizaine de portraits, portant la tiare dont on savait qu'elle se paraît. Il voulait par ailleurs, avec des pigments anciens découverts lors des fouilles, faire des essais de polychromie, dit-il.

Découvert au cours d'une visite princière allemande le 6 décembre 1912, le buste a été cru authentique et très admiré. L'archéologue n'a pas eu «le courage de ridiculiser» ses hôtes, selon l'historien.

«Nous ne mettons pas dans nos vitrines des oeuvres douteuses pour les quelque 700 000 visiteurs que nous recevons chaque année», a réagi Dietrich Wildung, directeur du Musée égyptien de Berlin, responsable du buste en attendant son «déménagement» en octobre au Neues Museum.

«Une tomographie, des analyses matérielles et une documentation complète de son histoire prouvent son authenticité».