Des chercheurs ont fait pour la première fois le rapprochement entre la pollution de l'air subie par une femme enceinte et le quotient intellectuel (QI) futur de son enfant.

Il apparaît que l'air pollué des villes aurait des effets négatifs sur le développement du cerveau, selon une étude, publiée ce lundi dans la revue Pediatrics d'août.

L'étude a porté sur 249 enfants portés par des mères vivant à New York. Au cours des derniers mois de leur grossesse, ces futures mères ont été équipées pendant 48 heures d'un dispositif de contrôle de l'air de leur environnement. Ces personnes vivaient essentiellement dans des quartiers défavorisés du nord de Manhattan et du sud du Bronx, particulièrement exposés aux gaz d'échappement des voitures, des bus et des camions.

Les enfants ont été soumis à des tests de QI à l'âge de 5 ans, avant qu'ils ne commencent à aller à l'école. Les plus exposés aux polluants ont eu des résultats aux tests inférieurs de 4 à 5 points à ceux des enfants moins touchés par les gaz d'échappement. D'après l'auteur de la recherche, Frederica Perera, directrice du centre sur la santé et l'environnement des enfants de l'université de Columbia, la différence est suffisante pour influer sur les résultats scolaires.

Cela ne veut pas dire que les enfants des villes encombrées n'apprendront pas à lire, à écrire et à épeler», souligne le Dr. Michael Msall, pédiatre à l'université de Chicago et qui n'a pas pris part à cette étude.

Mais cette étude suggère que la pollution ne concerne pas que les voisins des usines crachant des fumées. L'atmosphère urbaine recèle donc des dangers qu'on ignore.

Si des études supplémentaires seront nécessaires pour confirmer ces résultats, ces derniers montrent que l'exposition à la pollution atmosphérique avant la naissance pourrait avoir les mêmes effets sur le développement du cerveau que l'exposition au plomb, souligne le Dr Patrick Breysse, spécialiste de la santé et de l'environnement à l'école de santé publique de l'université Johns Hopkins. «Cet article va ouvrir les yeux de beaucoup de gens», espère l'universitaire.