L'homme préhistorique allait déjà au cinéma - dans une version certes primitive -, ont découvert des chercheurs autrichiens et britanniques qui cherchent actuellement à recréer ces «films».

Des gravures rupestres datant de l'âge de cuivre, retrouvées sur des sites éloignés et difficiles d'accès dans toute l'Europe, montrent que ces images rupestres sont plus que de simples illustrations, selon des chercheurs des universités de Cambridge et de Sankt Pölten (nord de l'Autriche).

«Les gravures rupestres... ne sont à notre avis pas de simples images, mais une élément d'une performance audiovisuelle... Il ne s'agit pas encore d'images animées, mais les images se succèdent comme une animation», a expliqué Frederick Baker, du Musée d'archéologie et d'anthropologie de l'université de Cambridge, mardi dans un communiqué.

«En plus des yeux, les oreilles étaient aussi sollicitées, car ces gravures sont souvent retrouvées sur des sites avec un écho particulier», a-t-il ajouté.

«Dans ce sens, les gravures ne sont pas des illustrations fixes mais des images qui créent une histoire dans l'esprit du spectateur - comme au cinéma», a encore précisé M. Baker.

Les universités de Cambridge et Sankt Pölten ont depuis monté un projet avec l'université Bauhaus de Weimar (Allemagne) afin de recréer ces films en utilisant des ordinateurs pour recomposer une séquence d'images et les animer.

Ces «films» qui datent d'entre 4000 et 1000 avant J.C., représentent souvent des scènes de danse ou de chasse mais ne montrent jamais la mort et rarement des femmes, ont noté les coordinateurs du projet.

Ces recherches sont menées dans la région italienne de Valcamonica, en Lombardie, où une grande concentration de ces gravures rupestres - environ 100 000 - a été découverte.