Une nouvelle étude menée par des chercheurs canadiens aurait résolu un mystère sur les habitudes migratoires des monarques et pourrait contribuer aux efforts de protection de ces papillons.

Les scientifiques tentaient de comprendre pourquoi les monarques de l'est des Appalaches se manifestaient, au cours de l'année, après ceux de l'ouest de cette chaîne de montagnes qui s'étend du Canada atlantique jusqu'à l'Alabama.

Des chercheurs de l'Université Guelph, en Ontario, et d'Environnement Canada ont démontré que les monarques migraient vers l'est au-dessus des Appalaches en se reproduisant.

Les monarques se reconstituent sur plusieurs générations, c'est-à-dire que la génération qui hiverne au Mexique vole vers le nord en laissant des oeufs à l'ouest des Appalaches, oeufs d'où éclosent ensuite des papillons qui se dirigent vers la côte est des États-Unis.

Cette découverte est singulière, car la plupart des modèles de reconstitution suivent un schéma du sud vers le nord plus simple.

Les chercheurs ont réalisé leur découverte en analysant des tissus d'ailes de 90 monarques capturés entre le Maine et la Virginie-Occidentale. Ils ont ensuite trouvé le lieu de naissance des papillons.

Nathan Miller, un étudiant de l'Université de Guelph et l'auteur principal de l'étude, a expliqué que la clé de l'énigme se trouvait dans l'asclépiade, plante dont se nourrissent exclusivement les larves de monarques.

Il a expliqué que les monarques emmagasinaient des traces d'asclépiade dans le tissu de leurs ailes, ce qui a permis aux chercheurs de déterminer le lieu de naissance des papillons, et ce, en dépit du lieu de leur capture.

Les chercheurs ont découvert que 90 pour cent des papillons qu'ils avaient capturés provenaient de régions à l'ouest des Appalaches, la majorité provenant de la région des Grands Lacs.

En plus d'avoir éclairci un mystère, l'étude permettra d'améliorer les efforts de protection des monarques.

Ryan Norris, un professeur en biologie de l'Université de Guelph et l'un des auteurs de l'étude, a expliqué que ces efforts n'avaient jusqu'à présent été effectués qu'au Mexique, résidence hivernale de monarques.

Et selon lui, il n'est pas approprié de consacrer toutes les ressources disponibles à une seule étape d'une année dans la vie des monarques.

L'étude est déjà disponible sur Internet et sera publiée dans un numéro à paraître de la revue scientifique Biology Letters

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