Des chercheurs français ont identifié des interactions entre des facteurs génétiques de prédisposition à l'asthme dans la petite enfance et l'exposition au tabac, selon des travaux publiés mercredi dans le New England Journal of Medicine.

Cette étude menée par des chercheurs de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), de la Fondation Jean Dausset et du Centre national de génotypage (Commissariat français à l'énergie atomique) a porté sur 372 familles françaises. Au total 1511 sujets ont été inclus, dont 651 asthmatiques.

Les chercheurs ont analysé un ensemble de 36 variantes génétiques (polymorphismes) situés dans une région du chromosome 17 appelée «17q21». Ils ont confirmé l'association de variantes génétiques de cette région avec l'asthme et montré que cette association était spécifique de l'asthme apparaissant durant la petite enfance (à 4 ans ou avant). Ils ont également mis en évidence une interaction de ces facteurs génétiques avec l'exposition au tabac.

Les chercheurs ont identifié des facteurs génétiques multipliant par 1,7 fois le risque de développer un asthme précoce. Ce risque est encore plus important (multiplié par 2,3 à 2,9) quand les sujets sont exposés au tabagisme de leurs parents durant leur petite enfance.

Selon les chercheurs, ces résultats peuvent conduire à améliorer «les stratégies de prévention» de l'asthme et développer de nouveaux traitements.

Plus de 300 millions de personnes souffrent d'asthme à travers le monde, dont 40% d'enfants, soulignent l'Inserm, le CEA et la Fondation Jean Dausset dans un communiqué.

En France, l'asthme concerne environ 3,5 millions de personnes et occasionne chaque année environ 2.000 décès.

Les découvertes des chercheurs français ont eu lieu dans le cadre de l'étude des facteurs génétiques et environnementaux de l'asthme (étude EGEA). La Fondation Jean Dausset, le Centre de génotypage du CEA et l'Inserm participent au niveau mondial à l'étude des facteurs de susceptibilité génétique de l'asthme.