Une équipe de chercheurs de 18 pays a identifié une prédisposition génétique au cancer du poumon après l'examen des variants d'ADN chez plus de 15 000 personnes, selon une étude publiée dimanche dans Nature Genetics, revue spécialisée du groupe britannique Nature.

L'étude génétique, présentée comme la plus grande jamais menée sur le cancer du poumon, a été organisée par le Centre international de Recherche sur le Cancer (CIRC, Lyon, France) et le Centre national de Génotypage (CNG, Evry, France), avec le soutien de l'Institut national du Cancer. Des 15 000 personnes étudiées, 6000 étaient atteintes de cancer du poumon et 9000 témoins étaient exempts de la maladie, selon un communiqué du CIRC.

Cette nouvelle région chromosomique identifiée est située sur le 5e chromosome et contient deux gènes connus, TERT et CRR9, qui pourraient tous deux selon les chercheurs être directement impliqués dans cette prédisposition mais le TERT serait «le candidat le plus probable». En effet, selon le directeur du CNG Mark Lathrop, c'est «un gène qui code en partie la télomerase, une enzyme associée de façon critique au développement du cancer».

Ces variations des gènes accroissent le risque de cancer du poumon jusqu'à 60% «sur une vie entière», qu'on soit fumeur ou non-fumeur.

Cependant, selon le CIRC, une telle augmentation du risque est «infime par rapport au risque de cancer du poumon provoqué par la fumée du tabac».

Selon le Dr Paul Brennan, qui dirige le groupe de recherche au CIRC, ces résultats surtout «donnent une meilleure compréhension» du cancer du poumon, dont le traitement est très limité. «Nous espérons qu'ils nous amèneront a un meilleur diagnostic et de meilleures possibilités de traitement», a-t-il souligné.