Des chercheurs britanniques ont annoncé vendredi à Londres avoir pour la première fois réalisé le séquençage génétique de la souche européenne du virus H1N1 responsable de la grippe porcine, une avancée déterminante vers la mise au point d'un vaccin.

Le Canada a déjà annoncé jeudi avoir réalisé le premier séquençage d'échantillons du virus de la grippe A(H1N1) provenant du Mexique et du Canada mais la souche responsable des contaminations en Europe n'avait pas encore été séquencée.

C'est ce qu'a annoncé avoir réussi à faire le Centre des maladies infectieuses de l'Agence de la protection sanitaire (HPA), organisme public britannique.

«L'échantillon pur du virus que nous avons isolé, ainsi que son séquençage génétique, représentent des ressources importantes au moment où les organisations scientifiques unissent leurs efforts en vue du développement d'un vaccin efficace», a indiqué le professeur Maria Zambon, directrice du Centre.

L'agence indique avoir partagé sa découverte avec d'autres instituts de recherches associés, sans préciser lesquels ni dans quels pays. «Cette souche de virus est la première pièce dans la mise au point d'un vaccin efficace contre la grippe porcine», indique la HPA dans son communiqué.

«Un progrès important vient d'être réalisé dans les efforts visant à protéger le monde contre la grippe porcine», a estimé le ministre britannique de la Santé, Alan Johnson. «Nos regards se tournent dorénavant vers l'industrie pour qu'elle produise un vaccin en quantité suffisante le plus vite possible», a-t-il ajouté.

Le laboratoire canadien qui avait séquencé les souches mexicaines et canadiennes avait précisé ne pas avoir observé de «différence importante entre les échantillons mexicains et canadiens du virus». Sa composition ne semble donc pas expliquer les différences de gravité de la maladie entre le Mexique, où elle est apparue, et le reste de l'Amérique du Nord.

La grippe porcine reste beaucoup plus largement répandue en Amérique qu'en Europe. Des cas mortels ne sont survenus qu'au Mexique (42, selon l'Organisation mondiale de la santé) et aux États-Unis (deux). Le nombre de cas confirmés atteint plusieurs milliers en Amérique mais reste inférieur à deux cents en Europe.