Le coût du séquençage du génome humain a été divisé par cinq, pour passer sous la barre des 50 000 dollars, grâce à une nouvelle technique mise au point par une équipe de l'université américaine de Stanford, qui publie lundi ses résultats dans la revue Nature Biotechnology.

Depuis que le génome humain a été séquencé en 2001 dans le cadre d'un projet qui a coûté près de trois milliards de dollars, son coût n'a cessé de diminuer. L'an dernier, il était encore de 250 000 dollars.«Une tâche qui coûtait autant qu'un Boeing 747 et demandait une équipe qui aurait rempli un tel avion ne coûte plus que le prix moyen d'une voiture haut de gamme» et ne requiert que deux personnes, se félicite dans un communiqué le Centre médical de l'université de Stanford.

«Cette étape devrait permettre d'importantes applications du séquençage du génome pour de nombreux champs de la génétique et de la santé humaine», affirment les auteurs de l'étude, Stephen Quake, Dmitry Pushkarev et Norma Neff.

La technique qu'ils ont utilisée repose sur le séquençage sur une seule molécule d'ADN, contre plusieurs milliers de copies de l'ADN par personne ou organisme vivant avec des méthodes plus anciennes.

Les quelque trois milliards de paires de bases de l'ADN de la molécule sont découpées en millions de rubans de 30 bases, puis placées sur un verre spécialement traité. Les rubans sont alors «labellisés», chacun par l'une des lettres A,C,G,T qui composent l'ADN à l'aide d'un agent réactif fluorescent, avant d'être «lus» par une machine.

Le code génétique est enfin recomposé à l'aide de puissants ordinateurs, qui comparent chaque séquence à un modèle de référence, comme dans un puzzle qui exige un recours fréquent à l'image figurant sur sa boîte.

Le génome ainsi obtenu est «complet à 95%», un niveau comparable à celui obtenu par des méthodes plus coûteuses, annoncent les chercheurs.