Des chercheurs européens sont parvenus à modifier génétiquement des poulets qui ne transmettent pas le virus de la grippe aviaire, selon leurs travaux publiés jeudi dans la revue américaine Science.



Ce virus H5N1 n'affecte normalement que les volailles, mais peut parfois se transmettre à des humains provoquant des infections respiratoires graves et souvent mortelles.

Le premier cas officiel chez l'homme avait été détecté à Hong Kong en 1997 et depuis la fin 2003 plusieurs centaines d'infections ont été signalées dans le monde tuant au total 240 personnes ce qui fait craindre que le virus ne mute et ne provoque une pandémie.

Ces scientifiques des universités de Cambridge et d'Édimbourg expliquent que ces poulets modifiés génétiquement peuvent être infectés par le virus H5N1, mais ne peuvent pas le transmettre à d'autres volailles.

«Les poulets sont des vecteurs potentiels de nouvelles souches virales de la grippe aviaire capables de se transmettre à l'homme», explique Laurence Tiley, du département vétérinaire de l'Université de Cambridge, un des coauteurs de cette avancée.

«Empêcher la transmission du virus entre les poulets devrait permettre de réduire l'impact économique de cette grippe tout en réduisant le risque pour les humains d'être infectés par ces volailles», indique-t-il.

Mais insiste ce chercheur, cette recherche en est encore aux premiers stades et les poulets OGM qui ont été développés ne sont pas destinés à la consommation, mais seulement à la recherche.

«Cette modification génétique chez ces poulets est une première étape importante vers le développement de poulets qui seront totalement résistants au virus de la grippe aviaire», souligne Laurence Tiley dans un communiqué.

Ces poulets ont été génétiquement modifiés avec un nouveau gène qui produit une molécule imitant un élément du virus qui bloque sa transmission.

«Cette recherche pourrait aussi établir les bases pour améliorer la sécurité économique et alimentaire dans de nombreuses régions du monde où la grippe aviaire est un sérieux problème». L'infection de quelques volailles force le plus souvent à l'abattage de dizaines de milliers pour éviter une épizootie.