L'anti-inflammatoire Vioxx (rofécoxib), retiré du marché mondial en 2004, accroissait considérablement le risque d'infarctus et d'attaque cérébrale, confirme une étude sur le long terme publiée mardi dans la revue britannique The Lancet.

Les autres anti-inflammatoires non-stéroïdiens (AINS) de la même famille des coxibs, présenteraient aussi une toxicité cardiovasculaire, selon les chercheurs. Ces médicaments dits «inhibiteurs de la COX2» sont utilisés pour soulager la douleur et l'inflammation, au cours de maladies rhumatismales (arthrose et polyarthrite rhumatoïde).

Le fabricant Merck avait annoncé le 30 septembre 2004 qu'il arrêtait la commercialisation du Vioxx parce que les résultats intermédiaires d'un essai clinique montraient que le rofécoxib augmentait le risque d'accidents cardiovasculaires graves (infarctus du myocarde et accidents vasculaires cérébraux) au-delà de 18 mois de traitement quotidien continu.

Pendant cet essai, dont le but était de savoir si le rofécoxib pouvait réduire le risque de cancer chez des personnes ayant eu des polypes intestinaux, on a observé qu'il y avait environ deux fois plus d'accidents cardiovasculaires chez les patients recevant du rofécoxib que chez ceux qui n'en recevaient pas.

La nouvelle étude a pris en compte 84% des quelque 2500 patients inclus dans cet essai. L'équipe de chercheurs britanniques et américains a étudié des signes de toxicité cardiovasculaire dans l'année qui a suivi l'arrêt du traitement.

«Nos résultats sont compatibles avec une augmentation précoce du risque qui semble persister pendant environ une année après 3 ans de traitement», ont-ils conclu. Des études ont également montré une toxicité cardiovasculaire pour d'autres médicaments de la famille des coxibs.

Selon la FDA, l'agence américaine des médicaments, le Vioxx a été responsable de 88 000 à 139 000 attaques cardiaques dont 30 à 40% probablement fatales.

Le groupe pharmaceutique américain Merck a accepté l'année dernière un accord amiable de 4,85 milliards de dollars - par lequel il n'admet pas sa culpabilité - pour régler plus de 95% des 26.600 plaintes portées contre lui.