Un dépistage systématique du sida chez les nouveau-nés à risque permettrait de sauver de nombreuses vies, affirme un rapport publié lundi par quatre agences de l'ONU.

«Un diagnostic et un traitement précoces peuvent améliorer grandement les chances de survie des nouveau-nés exposés au virus VIH du sida», dit ce rapport.Rédigé par le Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef), l'Organisation mondiale de la santé (OMS), Onusida et le Fonds de l'ONU pour la population (Fnup), il a été présenté à New York, lundi, à l'occasion de la Journée mondiale de lutte contre le sida.

«Faute d'un traitement approprié, la moitié des enfants infectés par le VIH mourront d'une cause liée au VIH avant leur deuxième anniversaire», selon Ann Veneman, directrice de l'Unicef, citée dans le rapport.

«Les taux de survie augmentent de 75% pour les nouveau-nés séropositifs si on établit le diagnostic et qu'on commence le traitement avant qu'ils n'aient 12 semaines», ajoute-t-elle.

Cependant, en 2007 moins de 10% des nourrissons nés de mères séropositives ont été testés pour le VIH avant l'âge de deux mois, déplore le rapport, qui recommande un effort accru de dépistage afin que les traitements adéquats puissent commencer aussi tôt que possible.

«Aucun bébé ne devrait mourir du sida de nos jours, nous savons comment prévenir ces décès tragiques», affirme pour sa part la directrice de l'OMS, Margaret Chan, qui appelle à renforcer les systèmes de santé pour que mères et enfants reçoivent un traitement aussi vite que possible.

Le rapport prévoit de prochains progrès dans certains des pays les plus affectés par le virus, comme l'Afrique du Sud, le Kenya, le Malawi, le Mozambique, le Rwanda, le Swaziland et la Zambie, où le dépistage précoce va se faire à plus grande échelle.

En 2007, 30 pays à bas et moyen revenu utilisaient le dépistage du sida à partir d'échantillons de sang séché recueillis sur sérobuvard, contre 17 seulement en 2005, dit le rapport.

Un inconvénient cependant: les femmes enceintes sont encore bien trop peu nombreuses à connaître leur statut en matière de VIH, notamment en Afrique sub-saharienne.

«La prévention de la transmission du VIH de la mère à l'enfant n'est pas seulement efficace, c'est un droit humain», déclaré le Dr Peter Piot, directeur d'Onusida. Bien que des progrès soient constatés dans beaucoup de pays, notamment africains, «nous devons augmenter de manière significative le dépistage et le traitement des femmes enceintes», ajoute-t-il.