La coloscopie, intervention médicale destinée à contrôler la nature d'éventuelles lésions dans le gros intestin, n'est pas aussi efficace qu'on le pensait pour dépister toutes les formes de cancer colorectal, selon une étude publiée mardi.

Avec la coloscopie, il y a même «une quasi absence de réduction» du risque de décéder d'un cancer colorectal, si la lésion est située du côté droit du colon, la zone qui joue un rôle majeur dans la digestion, selon cette étude.

«L'étude montre que la coloscopie n'est pas un examen parfait pour éviter le décès par cancer du colon (...) et remet en question son efficacité pour détecter les cancers dans le colon droit», indique l'étude.

Le cancer du colon est la deuxième cause de mortalité par cancer en Amérique du nord, derrière le cancer du poumon, selon cette étude diffusée sur le site internet des Annals of Internal Medicine.

La coloscopie est la méthode la plus efficace, mais aussi la plus coûteuse et la plus risquée, pour détecter des polypes potentiellement cancéreux dans le gros intestin, ce qui a motivé les chercheurs à lancer cette étude.

Ils ont étudié les dossiers médicaux de 10 000 patients diagnostiqués puis décédés d'un cancer du colon au Canada entre 1996 et 2003, et les dossiers d'environ cinq fois plus d'autres personnes qui n'ont pas eu de cancer du colon au cours de la même période.

Les scientifiques ont découvert une «forte réduction de la mortalité» pour les cancers dans le colon gauche chez les patients qui avaient subi une coloscopie, mais aucune réduction substantielle de la mortalité pour les lésions dans le colon droit.

«L'étude devrait inciter les médecins à éviter de dire qu'une coloscopie réduit les risques de décès par cancer colorectal de 90%. Un taux de réduction de 60 à 70% semble plus raisonnable», a commenté David Ransohoff, professeur de médecine à l'université de Caroline du nord, sur le site.