Des chercheurs australiens ont réalisé une avancée majeure dans la lutte contre la dengue en réussissant à réduire de moitié la vie des moustiques porteurs de cette maladie tropicale, les empêchant de la transmettre, rapporte la revue scientifique américaine Science.

Les auteurs de l'étude publiée dans la dernière édition de Science, de l'Université du Queensland, ont infecté des moustiques avec une bactérie, divisant par deux leur espérance de vie, de 30 jours normalement. «La clé de cette découverte est que seuls les moustiques très vieux sont capables de transmettre la maladie», a souligné l'un des auteurs de l'étude, le Pr Scott O'Neill.

«Nous avons donc introduit la bactérie dans des moustiques, réduisant de moitié leur vie adulte. Et ils ne vivent donc pas assez longtemps pour transmettre le virus», a-t-il expliqué.

La dengue, une affection virale qui provoque une forte fièvre, des maux de têtes et des douleurs articulaires, affecte plus de 100 millions de personnes chaque année dans le monde, faisant 25 000 morts. Il n'existe aucun traitement ni vaccin.

Les chercheurs ont injecté chez 10 000 embryons de moustiques une bactérie, qui se trouve naturellement chez la mouche du vinaigre mais pas chez les moustiques transmettant la dengue.

Dans leurs tests de laboratoire, ils ont pu conclure que les moustiques traités se reproduisaient et transmettaient la bactérie à leur progéniture. La technique, ont-ils toutefois noté, ne pourra pas être appliquée dans la nature avant plusieurs années.

Cette recherche a été réalisée grâce à la Fondation Bill et Melinda Gates, qui a octroyé 10 millions de dollars à l'Université du Queensland.