Des stimulations électriques en profondeur dans le cerveau réduisent les symptômes des personnes atteintes de la maladie de Parkinson mais cette procédure accroît les risques d'effets secondaires potentiellement graves, selon une étude clinique publiée mardi.

Les patients souffrant de Parkinson à un stade avancé à qui on a implanté chirurgicalement des électrodes en profondeur dans le cerveau ont connu, après six mois, une amélioration dans la coordination de leurs mouvements et la qualité de leur vie nettement plus grande que ceux ayant bénéficié d'autres thérapies, expliquent les auteurs de cette recherche parue dans le Journal of the American Medical Association (JAMA) daté du 7 janvier.

Ainsi, 71% des malades de l'étude dont le cerveau a été stimulé par des électrodes ont connu après six mois une amélioration clinique très nette de leurs fonctions motrices avec moins de tremblements et de mouvements incontrôlés contre seulement 32% dans le groupe témoin traité avec des thérapies conventionnelles.

«Toutefois, de récentes informations mettant en lumière des effets secondaires inattendus de la stimulation cérébrale en profondeur indiquent que ce traitement qui améliore les fonctions motrices peut aussi avoir des conséquences indésirables», relève la Dr Frances Weaver, du Hines VA Hospital à Hines dans l'Illinois, principal auteur de cette étude.

Le risque de subir des effets secondaires tels que des infections, des troubles du système nerveux ou des troubles cardiaques ou psychiatriques était 3,8 fois plus élevé dans le groupe ayant des électrodes cérébrales que chez les patients traités avec d'autres thérapies.

C'est ainsi que 45 sujets avec des électrodes implantées dans le cerveau, (soit 40% du total) ont subi 82 effets secondaires graves. Dans le groupe témoin, 15 sujets (11%) ont subi 19 effets secondaires de même gravité.

La prudence devrait être observée pour éviter d'exagérer ou de minimiser les risques de la stimulation du cerveau en profondeur avec des électrodes implantées chez les malades atteints de la maladie de Parkinson, estiment les auteurs de l'étude.

Les médecins doivent continuer à évaluer les risques potentiels à court et long terme de cette procédure par rapport aux effets bénéfiques pour chaque malade, concluent-ils.

Au total, 255 patients souffrant de la maladie de Parkinson à un stade avancé ont participé à cette étude clinique, dont 25% avaient plus de 70 ans.

Les électrodes ont été implantées dans différentes zones du cerveau, variables selon les patients.

Dans un éditorial également publié dans le JAMA, le Dr Günther Deuschl, de l'Universitätsklinikum Schleswig-Holstein à Kiel en Allemagne, juge que «les résultats de cette importante étude ont confirmé de façon convaincante l'efficacité après six mois de la stimulation cérébrale profonde pour les cas de Parkinson avancé dans le plus grand groupe de patients ayant à ce jour participé à un essai clinique».

Il note toutefois que «cette étude combinée à des recherches antérieures sur cette thérapie, montre que de tels progrès dans le traitement ne peuvent se faire sans un prix en termes d'effets secondaires».

On estime qu'au moins 500 000 personnes sont atteintes de Parkinson aux États-Unis et que 50 000 nouveaux cas sont diagnostiqués chaque année, selon les statistiques des Instituts nationaux américains de la santé (NIH).

Ces chiffres devraient augmenter avec l'accroissement de l'âge moyen de la population.

Les hommes paraissent être légèrement plus touchés que les femmes.

L'âge moyen d'apparition de la maladie, dont les causes restent obscures, est d'environ 60 ans.