Après avoir travaillé une dizaine d'années au plus grand centre de recherche de la planète, le chercheur montréalais Martin Guimond rentre au bercail. Depuis le mois de novembre, il travaille au Centre de thérapie cellulaire de l'hôpital Maisonneuve-Rosemont. Le travail de M. Guimond est déjà remarqué. Aujourd'hui, il publie les résultats d'une étude dans la réputée revue scientifique Nature Immunology.

M. Guimond est parvenu à expliquer comment pourrait se régénérer le système immunitaire des personnes sidéennes et de celles ayant subi une greffe. Les personnes qui subissent une greffe ou qui sont atteintes du sida voient leur système immunitaire s'épuiser. «Les lymphocytes T, les cellules immunitaires, ne se régénèrent pas vite. Chez certains, ces cellules ne se régénèrent même jamais», explique M. Guimond.

Ces patients sont plus enclins à contracter des maladies. Dans le cas des greffés, plusieurs sujets finissant par avoir des infections chroniques et doivent prendre des antibiotiques toute leur vie. «Les sidéens peuvent quant à eux avoir une charge virale contrôlée, mais ils sont plus vulnérables aux maladies, dont les tumeurs», explique M. Guimond.

Les recherches de M. Guimond ont permis de déterminer pourquoi les cellules immunitaires des sidéens et des greffés meurent. Le processus est complexe. En gros, une composante du sang, la stockine, voit sa concentration augmenter, ce qui perturbe la production de lymphocytes T.

L'explication de ce processus est d'importance majeure. «Ça permettra de trouver une façon de régénérer le système immunitaire», dit M. Guimond.

En 2001, M. Guimond avait terminé son doctorat à l'hôpital Maisonneuve-Rosemont. Il avait mis au point une méthode permettant de faire des greffes incompatibles. Il a ensuite été recruté par l'Université de l'Ohio, puis par le plus grand centre de recherche au monde, le National Institute of Health des États-Unis.

M. Guimond a été sollicité par plusieurs établissements, mais il a décidé de rentrer à Montréal. «On a une belle qualité de vie. Et à Maisonneuve-Rosemont, on est un petit groupe où la collaboration et l'accès à l'expertise sont faciles.»