Les enfants dont la mère présentait un faible niveau de vitamine B12 peu avant ou après leur conception auraient cinq fois plus de risques de souffrir de défaut congénital grave, selon une étude publiée lundi aux États-Unis.

Les femmes dont le niveau de vitamines B12 est le plus bas ont cinq fois plus de probabilités d'avoir un enfant présentant un défaut du tube neural que celles dont les teneurs en cette vitamine sont les plus élevées, a montré cette recherche parue dans la revue Pediatrics de mars.

Les femmes consommant peu de viande ou de produits d'origine animale courent le plus grand risque d'avoir de faibles niveaux de vitamine B12 ainsi que celles souffrant de problèmes intestinaux qui les empêchent d'absorber une quantité suffisante de cette vitamine.

«Si les femmes attendent d'être enceintes pour commencer à prendre de la vitamine B12, il est souvent trop tard», met en garde le Dr James Mills, des Instituts nationaux américains de la santé (NIH), principal auteur de cette étude.

La vitamine B12 est abondante dans le lait, les viandes, les volailles, les oeufs ainsi que dans les céréales et autres aliments fortifiés.

Les malformations du tube neural concernent tout défaut congénital du cerveau ou de la moelle épinière, résultant du développement anormal de ce tube à partir duquel se forme la moelle épinière dans les premières étapes de la vie embryonnaire. Les défauts de fermeture du tube neural s'accompagnent souvent de malformations de la colonne vertébrale ou du crâne.

Les auteurs de cette recherche ont analysé des échantillons de sang collectés au début de la grossesse parmi trois groupes de femmes en Irlande entre 1983 et 1990.

Durant cette période, les femmes enceintes dans ce pays prenaient très rarement des compléments de vitamines.

L'Irlande a également un taux élevé d'enfants nés avec des défauts du tube neural et les scientifiques des NIH américains ont fréquemment collaboré avec des chercheurs irlandais pour tenter d'en trouver la cause.

Cette étude a montré que les femmes enceintes avec des concentrations de vitamines B12 inférieures à 250 nanogrammes par litre (ng/l) avant le début de la grossesse avaient de 2,5 à trois fois plus de risque d'avoir un enfant avec un défaut du tube neuronal que celles ayant les niveaux les plus élevés.

Les femmes dont la teneur en vitamine B12 était la plus faible (de zéro à 149 ng/l) présentaient le risque le plus élevé, soit cinq fois plus grand, précisent les auteurs de l'étude.

Pour conduire cette recherche, ils ont spécifiquement analysé les carences en vitamine B12, hors celles de l'acide folique ou B9 dont la médecine a déjà établi dans des recherches précédentes que des insuffisances accroissent aussi le risque de défaut du tube neural du foetus.