Il naît plus de filles sous les Tropiques, en particulier en Afrique, selon une étude publiée mercredi par la revue britannique spécialisée Biology Letters.

L'étude, conduite par l'endocrinologue Kristen Navara (université de Georgie, Etats-Unis) à partir de données de 202 pays sur une décennie (1997-2006), pointe les différences notables des proportions de naissances mâles et de bébés filles observées entre les régions tempérées ou froides et les latitudes tropicales.

En moyenne, les garçons représentent 51,3% des naissances, selon les auteurs.

Mais cette moyenne recouvre de grandes différences selon les latitudes : sous les Tropiques, la proportion de mâles tombe à 51,1% des naissances et même à 50,7 % des naissances en Afrique sub-saharienne (contre 51,4% en Europe).

Et ces différences persistent y compris quand sont prises en compte des préférences culturelles, comme celles en faveur des garçons en Chine ou en Inde, causes d'avortement des foetus filles. Une préférence pour les naissances mâles retrouvée également dans nombre de pays africains.

Pour les auteurs, des recherches complémentaires sont nécessaires pour expliquer ce mystère, même si selon certaines études, la qualité de l'éjaculat masculin varie avec la durée des jours.

Déjà en 1979 et 1980, deux démographes français André Langaney et Gilles Pison s'interrogeaient sur des phénomènes susceptibles d'influencer le sexe ratio après avoir relevé l'augmentation des naissances de garçons à la suite d'une épidémie de rougeole en Afrique (Comptes rendus de l'Académie des sciences de Paris et revue Populations).

Par ailleurs, des études ont montré chez des rongeurs (souris de maison, hamster sibérien) un plus grand nombre de naissances mâles en hiver ou lors de jours raccourcis en termes de lumière.