Les cellules cardiaques sont remplacées tout au long de la vie, selon une étude suédoise publiée vendredi qui ouvre des pistes dans les traitements d'arrêt ou de maladies cardiaques et pourrait mettre un terme à un long débat sur la question.

La recherche médicale a montré que des cellules du corps humain sont remplacées, tandis que d'autres ne le sont jamais: le remplacement ou non des cellules cardiaques a fait l'objet d'un long débat, la plupart des cardiologues penchant jusqu'à présent pour le non.

«Les recherches de l'Institut Karolinska montre désormais que les cellules du coeur humain connaissent un renouvellement lent et continu», a déclaré le centre de recherche suédois dans un communiqué.

Chez une personne de 20 ans, environ 1% des cellules cardiaques sont renouvelées chaque année, un taux qui descend progressivement autour de 0,5% pour une personne de 75 ans, selon l'étude, publiée dans la revue américaine Science.

«Nous perdons des cellules du coeur naturellement, et la plupart sont remplacées chaque année. Mais l'on peut perdre des millions de cellules en cas d'attaque cardiaque ou de maladie», a expliqué à l'AFP Jonas Frisén, le professeur responsable de l'étude.

«Nos résultats incitent à des recherches plus poussées sur la façon de stimuler le mécanisme de renouvellement», dit-il.

Le renouvellement des cellules a pu être mis en évidence grâce aux variations des quantités de carbone 14, un isotope radioactif du carbone, dans le corps humain.

Les essais nucléaires durant la Guerre froide ont en effet entraîné une forte augmentation des niveaux de carbone 14, qui est stocké dans les cellules du corps humain, permettant ainsi de déceler les cellules jeunes de cellules vieilles.

«Dans la mesure où les niveaux ont varié durant les dernières décennies, ils servent d'indicateur du moment où les cellules se sont formées», explique l'Institut Karolinska.