Un pontage coronarien ou une angioplastie ne font aucune différence par rapport à la simple prise de médicaments dans le taux de mortalité cardiovasculaire des patients souffrant de diabète adulte, sauf dans les cas les plus graves, selon un essai clinique international.

L'étude présentée dimanche à la 69e conférence annuelle de l'American Diabetes Association, et également publiée dans la revue médicale américaine New England Journal of Medicine datée du 11 juin, montre qu'un pontage ou une angioplastie ne réduit le risque de décès des diabétiques souffrant de maladies cardiaques que dans les cas les plus graves.

Le pontage consiste à faire une déviation de l'artère obstruée pour rétablir la circulation sanguine tandis que l'angioplastie recourt à de petits ballonnets gonflables pour dilater l'artère rétrécie. Cette procédure est souvent complétée par la mise en place à l'intérieur du vaisseau d'un ressort métallique dit «stent» pour éviter un nouveau rétrécissement.

Il s'agit dans les deux cas de procédures coûteuses.

«Plus de vingt millions d'Américains souffrent de diabète adulte aussi appelé diabète de type 2 et un grand nombre d'entre eux ont aussi une maladie cardiovasculaire», explique dans un communiqué la Dr Sheryl Kelsey, professeur d'épidémiologie à la faculté de médecine de l'Université de Pittsburgh (Pennsylvanie, est), principal auteur de cette étude.

«Nous avons commencé cette étude parce que nous ne savions pas quelle était la meilleure approche de traitement pour cette combinaison mortelle (diabète de type 2 et maladies cardiaques, ndlr) qui affecte un nombre grandissant d'adultes de plus en plus jeunes», a-t-elle expliqué.

«Les résultats fournissent une référence pour déterminer la meilleure approche afin de traiter au mieux ces patients», a ajouté la Dr Kelsey.

Les résultats de cette étude qui a commencé en 2001, sont basés sur 2368 patients souffrant à la fois de diabète adulte et d'une maladie cardio-vasculaire stable avec une tension artérielle et un taux de cholestérol sous contrôle médical.

La moitié d'entre eux choisie au hasard a été traitée avec des antidiabétiques tandis que l'autre moitié a, en plus des médicaments, subi un pontage coronarien ou une angioplastie.

Les chercheurs ont aussi examiné l'efficacité comparative de deux types de traitements antidiabétiques à savoir des médicaments augmentant l'insuline dans le sang ou réduisant la résistance du corps à sa propre insuline comme le metformine (un générique) ou le rosiglitazone du britannique GlaxoSmithKine, commercialisé sous le nom d'Avandia.

Les résultats montrent que le taux de survie à cinq ans n'est pas très différent dans le groupe ayant subi un pontage coronarien ou une angioplastie (88,3%) et celui traité avec seulement l'un ou l'autre de ces antidiabétiques (87,8%), précisent les auteurs.

De plus, ils n'ont pas davantage observé de différence de survie entre les patients traités avec les médicaments augmentant l'insuline (87,9%) et ceux ayant pris des traitements accroissant la sensibilité à l'insuline (88,2%).

Mais dans le sous-groupe atteint de maladies cardio-vasculaires avancées ayant subi un pontage coronarien, le taux de l'ensemble des accidents cardio-vasculaires graves ou fatals (infarctus, attaque cérébrales) était plus bas (22,4%) comparativement à ceux dans la même catégorie seulement traités avec des antidiabétiques (30,5%).