L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a indiqué mercredi qu'elle maintenait sa recommandation pour les antiviraux utilisés jusqu'à présent contre le virus de grippe porcine estimant que le premier cas de résistance au Tamiflu était «isolé».

«Nous ne changeons pas nos recommandations en ce qui concerne les antiviraux existant aujourd'hui», a expliqué à l'AFP une porte-parole de l'OMS, considérant de fait toujours efficaces les deux molécules qu'elle a jusqu'à présent recommandées contre le virus A(H1N1): l'oseltamivir contenue dans le Tamiflu du laboratoire suisse Roche et le zanamivir (Relenza), du laboratoire britannique GlaxoSmithKline.

Car pour l'organisation, le cas de résistance au Tamiflu observé au Danemark est «un cas isolé n'ayant pas d'implication sur la santé publique», a ajouté la porte-parole.

L'Institut danois de sérologie avait révélé lundi qu'un homme en contact étroit avec une personne malade avait reçu un traitement préventif de Tamiflu (produit par le laboratoire suisse Roche) qui ne l'avait pas empêché de contracter le virus A(H1N1). Le malade avait du être soigné avec un autre antiviral.

Roche avait confirmé cette information tout en la minimisant.

«C'était quelque chose à quoi nous nous attendions», avait expliqué un porte-parole du laboratoire, David Reddy, assurant que ce cas rentrait dans les 0,5% de résistance constatée lors des essais cliniques.

«Cela ne signifie pas que le virus qui circule actuellement est résistant au Tamiflu», avait-il insisté.

«Des cas de résistance au Tamiflu ont déjà été enregistrés pour le H5N1» de la grippe aviaire, a abondé la porte-parole de l'OMS.

«Mais cela ne nous empêche pas de rester très vigilants et de continuer à observer le virus», a-t-elle ajouté.

La grippe atypique, qui a été déclarée première pandémie du siècle par l'OMS le 11 juin, ne cesse de fait de se propager dans le monde, ayant contaminé à ce jour 70 893 personnes dans 116 pays de la planète. Parmi, elles, 311 en sont mortes, selon le dernier bilan de l'OMS publié lundi.

Malgré l'arrivée de l'été dans l'hémisphère nord, qui doit correspondre théoriquement à un affaiblissement de la propagation du virus, le A(H1N1) d'origine porcine, aviaire et humaine a fait sa première victime en Europe occidentale mardi, tuant une jeune marocaine de 20 ans en Espagne où trois autres patients se trouvaient dans un état grave.

Une petite fille de 9 ans est également décédée lundi au Royaume-Uni, un des cinq pays les plus touchés au monde par la maladie.

Tous les jours, de nouveaux pays annoncent l'arrivée de la grippe porcine sur leur territoire ou une aggravation du nombre de malades dont les chiffres officiels ne seraient, selon les experts, que la partie visible de l'iceberg.

Mercredi, la République turque de Chypre du Nord (RTCN) (non reconnue internationalement) a confirmé ses six premiers cas tandis que le ministère roumain de la Santé faisait état de deux nouveaux cas de grippe porcine, deux adolescents britanniques faisant partie d'un groupe en visite dans le nord-est du pays, portant à 35 le total de cas confirmés dans le pays.

La veille, l'Autriche avait confirmé un quinzième malade, un jeune homme rentré d'Argentine.

Ce pays sud-américain, le plus endeuillé par la grippe porcine, a quant à lui décidé mardi d'avancer de deux semaines les vacances scolaires d'hiver, afin d'empêcher une plus grande propagation de la maladie qui a déjà fait 26 morts sur son sol.