Les patients noirs américains qui subissent un infarctus au cours d'une hospitalisation ont beaucoup moins de chances d'y survivre que leurs compatriotes blancs dans le même cas, selon une étude publiée mardi.

Les chercheurs ont examiné les cas de 10011 patients ayant connu un arrêt cardiaque alors qu'ils étaient hospitalisés dans un des 274 hôpitaux américains associés à un programme national visant à améliorer le taux de survie aux infarctus (National Registry of Cardiopulmonary Resuscitation).

Ils ont découvert que les chances de survie des patients noirs étaient inférieures de 27% à celles des patients blancs.

Cette différence est «due en grande partie au fait que les patients noirs sont plus susceptibles (que les Blancs) d'être soignés dans des hôpitaux moins performants», explique l'étude publiée dans le Journal of the American Medical Association.

La majorité des 1883 patients noirs étudiés avaient été admis dans des hôpitaux présentant les moins bons résultats en matière de survie à des infarctus. Ils avaient plus souvent été hospitalisés dans des établissements de plus de 500 lits et avaient plus souvent été placés dans des unités sans système de monitoring.

Ils étaient aussi en moyenne plus gravement malades que les patients blancs au moment de l'arrêt cardiaque.

Mais même après avoir ajusté leurs données pour éliminer l'impact de ces facteurs, les chercheurs ont établi que les chances de survie des Noirs restaient inférieures de 10% à celles des Blancs.

«Les stratégies pour éliminer les disparités raciales en matière de survie ont peu de chance de réussir tant qu'il n'y aura pas d'amélioration des chances de survie après une réanimation et de la qualité des soins post-réanimation dans les hôpitaux les moins performants, où les Noirs ont le plus de chances d'être soignés», écrit le principal auteur de l'étude, Paul Chan, du Saint Luke's Mid America Heart Institute dans le Missouri.