Les personnes décédées de la grippe H1N1 ont contracté une forme «rapidement fatale» de la maladie mais qui tue de différentes manières, selon une étude publiée jeudi aux Etats-Unis.

Des chercheurs ont étudié les cas de 21 patients âgés de 1 à 68 ans, décédés en juillet et août à Sao Paulo, au Brésil, des suites de la grippe H1N1.

L'ensemble de ces 21 patients «présentait une forme progressive et rapidement fatale de la maladie», selon cette étude à paraître dans l'édition du 1er janvier de l'American journal of Respiratory and Critical Care Medicine, le journal de la société américaine des maladies du thorax (American Thoracic Society).

Tous ces patients sont morts de lésions sévères des poumons, mais ces lésions étaient de trois types différents, selon l'étude, qui conclut donc que la grippe H1N1 «tue de différentes manières».

Certains patients décédés avaient seulement des lésions des poumons sévères, mais chez d'autres elles étaient associées à une bronchiolite (inflammation des petites bronches) et chez d'autres encore à une «tendance hémorragique», explique Thaïs Mauad, professeur associée au département de Pathologie de l'université de Sao Paulo et principal auteur de l'étude.

«Il est important d'avoir à l'esprit le fait que les patients ayant des problèmes de santé préalables doivent être correctement surveillés car ils présentent un risque accru d'infection sévère par le H1N1», souligne Thais Mauad.

Seize des 21 patients étudiés par son équipe souffraient de problèmes de santé chroniques, comme des maladies de coeur ou des cancers.

Les chercheurs ont aussi découvert une «réponse immunitaire aberrante» chez certains patients, ce qui «laisse penser qu'une réponse inflammatoire exagérée entraînée par l'infection virale a pu dégénérer et endommager les tissus pulmonaires, provoquant des lésions sévères des poumons et une insuffisance respiratoire fatale», explique John Heffner, de l'American Thoracic Society.