Un traitement contre l'herpès de type 2, qui infecte la plupart des séropositifs, pourrait réduire la progression de l'infection par le VIH, selon une étude publiée lundi en ligne dans la revue médicale britannique The Lancet.

L'herpès de type 2, dû au virus HSV2, est l'herpès génital, une maladie sexuellement transmissible. On le traite à l'acyclovir, un antivirus qui, comme cela a déjà été établi, réduit les concentrations de VIH (virus du sida) dans le plasma. On ignorait à ce jour s'il réduisait aussi la progression des effets de ce virus.

Les auteurs de l'étude, conduite par le Dr Jairam Lingappa, de l'université de Washington à Seattle (état de Washington), ont mené des tests sur 14 sites d'Afrique orientale ou méridionale, auprès de 3.381 personnes hétérosexuelles infectées conjointement par le VIH et par le HSV2.

La moitié des patients recevaient un traitement d'acyclovir deux fois par jour, l'autre moitié un placebo, et tous ont été suivis pendant deux ans. Ils ne prenaient pas de traitements anti-sida et avaient un taux de CD4 (des lymphocytes dont la réduction montre une baisse de l'immunité qui conduit au sida) supérieur à 250 par microlitre.

La progression de l'infection était définie par la baisse du nombre des CD4 en-dessous de 200 par microlitre.

Les chercheurs ont constaté que la prise de l'acyclovir réduisait la progression de l'infection de 16% : 284 participants à l'étude recevant de l'acyclovir descendaient en-dessous de 200 CD4, contre 324 de ceux recevant un placebo.

Chez les personnes dont le compte de CD4 était supérieur à 350 par microlitre au début de l'étude, le risque de descendre en-dessous de 350 était réduit de 19%.

Les auteurs de l'étude ont admis qu'il s'agissait d'une réduction «modeste». Mais, a souligné le Dr Lingappa, «ce peut être un outil de plus pour aider les séropositifs à rester plus longtemps en bonne santé», c'est-à-dire à un niveau de CD4 qui n'impose pas d'entamer une thérapie antirétrovirale dont les effets secondaires sont lourds.

L'acyclovir, rappellent les auteurs de l'étude, ne réduit pas la transmission du VIH chez les partenaires de la personne séropositive.