Les hommes qui ont des pratiques sexuelles à risque diminuent de près de moitié leur risque de contracter le sida en prenant des médicaments antirétroviraux. Ces résultats d'une étude américaine dévoilée ce matin promettent une révolution dans l'approche médicale à la maladie.

«C'est l'une des nouvelles les plus importantes depuis le début de l'épidémie de sida «, affirme Mark Wainberg, médecin à l'Hôpital général juif et directeur du Centre de recherche sur le sida de l'Université McGill, joint à Lyon, où il participe aux Entretiens Jacques-Cartier.

Un peu moins de 3000 homosexuels américains ont été suivis par les chercheurs, dirigés depuis l'Université de Californie à San Francisco, pendant un peu plus d'un an. Ils avaient en commun d'avoir plusieurs partenaires sexuels (en moyenne 18 partenaires dans les trois mois précédant l'étude) et de ne pas toujours utiliser de préservatif. Leur risque de contracter le sida passait de 2,4% à 4,6% selon que les chercheurs leur avaient donné une combinaison de deux antirétroviraux, ou un placebo.

«On avait déjà annoncé l'été dernier qu'un spermicide vaginal composé de l'un de ces antirétroviraux diminuait le risque de 35% chez des femmes à risque, des prostituées sud-africaines, dit le Dr Wainberg. On arrive à un résultat encore supérieur avec un mode d'administration plus facile, une pilule par jour.»

Le Dr Wainberg s'attend à ce que le traitement prophylactique soit adopté au Québec en 2011.