L'Asie du Sud-Est, tributaire du réchauffement climatique et d'un réseau de surveillance sanitaire limité, fait face à l'émergence de nouvelles maladies dont certaines ont le potentiel de se muer en pandémie, selon des études publiées mardi à Bangkok.



Selon ces travaux du journal médical The Lancet, la crise du SRAS (syndrome respiratoire aigu sévère, parti d'Asie et qui a tué près de 800 personnes dans le monde en 2003) puis la grippe aviaire ont «augmenté les craintes concernant la possibilité de nouvelles pandémies se propageant depuis la région».

Aujourd'hui, l'Asie du Sud-Est, avec ses quelques 600 millions d'habitants, «est un point chaud pour les maladies infectieuses émergentes», en particulier les maladies d'origine animale comme la grippe aviaire, en raison notamment de la promiscuité entre hommes et animaux.

Et la région va «probablement rester un point chaud», y compris pour les maladies «avec un potentiel de pandémie», ajoute The Lancet.

L'émergence de ces fléaux est liée à plusieurs facteurs: croissance de la population, mobilité, urbanisation, changements environnementaux, intensification de l'élevage et de l'agriculture, déforestation.

Le réchauffement climatique, en particulier, est susceptible «d'exacerber la propagation de maladies infectieuses émergentes dans la région», notamment celles transmises par les insectes «liées à l'augmentation des températures et des pluies» comme la dengue.

«L'arme la plus importante de notre arsenal de santé publique est la surveillance», insistent les chercheurs, qui estiment que le niveau de préparation des dix pays concernés (Indonésie, Philippines, Laos, Brunei, Malaisie, Birmanie, Singapour, Cambodge, Thaïlande et Vietnam) «doit être amélioré».

La faiblesse de la remontée des informations en cas d'épidémie, que les experts jugent «généralisée», empêche en effet une réaction et une prévention appropriées.

Ils appellent d'autre part la région à prendre des mesures urgentes pour lutter contre les maladies non contagieuses comme le cancer, responsables de 60% des morts.