Cinq nouveaux gènes liés à la maladie d'Alzheimer ont été découverts par deux groupes internationaux de recherche, ouvrant du même coup la porte à d'autres champs d'études sur les causes de cette maladie dégénérative affectant le cerveau, selon une étude publiée dimanche dans la revue scientifique Nature Genetics.

Les recherches ont été effectuées par un consortium sur la maladie d'Alzheimer, dirigé par les États-Unis et par un groupe européen, mené par l'Université Cardiff, au pays de Galles en Grande-Bretagne.

L'identification de quatre de ces gènes par le consortium a pu être effectuée grâce à l'analyse du code génétique de quelque 54 000 personnes des États-Unis, du Canada et de l'Europe. Le groupe européen a pour sa part détecté un cinquième gène, portant ainsi à neuf le nombre de gènes connus liés à la maladie.

Le professeur Peter St George-Hyslop de l'Université de Toronto a mentionné que plusieurs de ces gènes semblent être des composants des mêmes voies biochimiques dans le cerveau. Ces voies sont liées aux causes de la maladie, un fait inconnu jusqu'à présent, a ajouté le scientifique, dont l'équipe fait partie du consortium rassemblant 44 universités et institutions de recherche.

Selon le professeur, le fait que chaque gène nouvellement identifié augmente les risques de démence en fin de vie représente une découverte importante sur les causes de la maladie d'Alzheimer.

Les rôles joués par le cholestérol et l'inflammation des cellules du cerveau dans l'apparition de la maladie d'Alzheimer sont notamment mieux connus des chercheurs.

M. St George-Hyslop a expliqué que jusqu'à présent, les scientifiques croyaient que l'inflammation servait à nettoyer le cerveau des cellules mortes. Les récentes découvertes indiquent toutefois le contraire, nuance-t-il.

«L'inflammation est une partie intégrante de la maladie d'Alzheimer. Elle n'apparaît pas à la fin de la maladie, mais bien dès ses premiers stades», a affirmé le professeur.

Le directeur du consortium et chercheur à l'Université de Pennsylvanie, Gerard Schellenberg, a souligné que ces découvertes étaient le fruit de plusieurs années d'efforts conjoints d'un grand nombre de scientifiques.

«Nous n'en sommes encore qu'au début. Nous tentons de déterminer comment les gènes influencent la mémoire et les fonctions intellectuelles pendant le vieillissement», a mentionné M. Schellenberg par voie de communiqué.

Le professeur St George-Hyslop a pour sa part indiqué que la prochaine étude des scientifiques sera consacrée à la façon dont les gènes provoquent l'inflammation et interfèrent dans le métabolisme dû au cholestérol.