Une nouvelle souche de gonorrhée résistante à tous les antibiotiques inquiète la communauté médicale internationale. Cette souche découverte au Japon résiste à tous les antibiotiques disponibles et menace de devenir un problème de santé publique d'envergure mondiale.

L'équipe de recherche internationale qui a découvert la souche de gonorrhée résistante présentera aujourd'hui les détails de sa découverte au 19e congrès de l'International Society for Sexually Transmitted Disease Research (ISSTDR) qui a lieu à Québec jusqu'à mercredi.

On sait déjà que la responsable de la résistance extrême est une variation jusqu'ici inconnue de la bactérie responsable de la gonorrhée, Neisseria gonorrhoeae. Cette bactérie est insensible à tous les antibiotiques de la famille des céphalosporines, la dernière classe de médicaments encore disponible pour traiter efficacement la gonorrhée.

«Il s'agit d'une découverte à la fois alarmante et prévisible, explique le Dr Magnus Unemo, du Laboratoire suédois de référence sur la Neisseria pathologique. Depuis que l'usage d'antibiotiques est devenu le traitement privilégié pour traiter la gonorrhée, au cours des années 1940, la bactérie s'est montrée particulièrement habile à développer des mécanismes de résistance aux médicaments utilisés pour la contrôler. Bien qu'il soit encore trop tôt pour déterminer dans quelle mesure la nouvelle souche s'est répandue, l'historique de cette bactérie suggère qu'elle pourrait se propager rapidement en l'absence de nouveaux médicaments et de programmes de prévention appropriés.»

La gonorrhée est l'une des infections transmise sexuellement les plus fréquentes dans le monde. Après vingt ans de déclin constant au Canada, les taux d'infection de la gonorrhée ont grimpé de plus de 40 % au cours des cinq dernières années, peut-on lire sur le site de Santé Canada. Aux États-Unis, on estime à 700 000 le nombre de nouveaux cas chaque année.

La gonorrhée est asymptomatique chez environ 50 % des femmes et 2 à 5 % des hommes. Lorsqu'elle se manifeste, l'infection se caractérise le plus fréquemment par une sensation de brûlure en urinant et des écoulements de pus au niveau des organes génitaux. La maladie peut entraîner l'infertilité tant chez la femme que chez l'homme.

- Avec Pierre Pelchat, Le Soleil