Manger moins préserve la jeunesse du cerveau chez des souris en libérant une molécule qui joue un rôle essentiel dans le bon fonctionnement des cellules cérébrales, selon une recherche italienne publiée lundi aux États-Unis.

Cette molécule, appelée CREB1, active un grand nombre de gènes qui sont liés à la longévité et à la bonne santé du cerveau, explique Giovambattista Pani, de l'Institut de pathologie générale de la faculté de Médecine de l'Université catholique du Sacré Coeur à Rome (Italie), principal auteur de cette étude.

«Nous espérons trouver un moyen d'activer CREB1 avec de nouveaux médicaments de manière à maintenir le cerveau jeune sans avoir à réduire l'apport en calories», explique-t-il dans un communiqué.

Cette communication paraît dans les Annales de l'académie nationale américaine des sciences (PNAS) datées du 19 au 23 décembre.

Les effets d'une restriction calorique chez ces souris se produisent quand l'animal ne consomme que 70% de la nourriture absorbée normalement. De nombreuses expériences ont montré qu'une telle réduction de l'alimentation prolonge la vie chez des animaux de laboratoire.

Le plus souvent, des souris soumises à ces expériences ne deviennent pas obèses et ne développent pas de diabète. De plus, elles montrent de plus grandes capacités cognitives et de mémorisation.

Ces souris sont également moins agressives et ne développent pas en vieillissant les symptômes de la maladie d'Alzheimer ou des formes moins graves que chez les animaux plus nourris.

La molécule CREB1 est déjà connue pour le rôle important qu'elle joue pour réguler des fonctions clé du cerveau comme la mémoire, l'apprentissage, le contrôle de l'anxiété. Ses bienfaits sont également réduits par le vieillissement.

L'importance de cette molécule pour préserver la jeunesse du cerveau chez les souris de laboratoire a aussi été démontrée par le fait que des animaux soumis à des réductions caloriques, mais dépourvus de CREB1 ont subi les mêmes dégradations cérébrales typiques chez les animaux trop nourris ou âgés.