Un gecko, lézard de l'Asie du Sud-Est, éclos à Paris d'un oeuf rapporté de l'île d'Espiritu Santo (Vanuatu, Pacifique Ouest), s'est révélé être une nouvelle espèce, a rapporté jeudi le Muséum national (français) d'Histoire naturelle dans un communiqué.

L'oeuf de Lepidodactylus buleli, trouvé lors de l'expédition scientifique internationale SANTO 2006, a franchi 20 000 km et éclos en captivité à Paris. Le reptile a ensuite été élevé durant plus d'une année, jusqu'à la taille adulte, par deux experts terrariophiles parisiens, et un herpétologue du Muséum, Ivan Ineich, a pu alors déterminer qu'il s'agissait d'une nouvelle espèce.

Selon le Muséum, cet animal se rapproche d'une autre espèce des îles de l'Amirauté (Papouasie Nouvelle-Guinée). Ses différences portent notamment sur «un nombre élevé d'écailles autour du milieu du corps, une faible dilatation des doigts et orteils (...), un dessin dorsal original à la base de la queue et une coloration jaune citron des labiales».

Il s'agit, note le communiqué, du «premier lézard au monde décrit à partir d'un spécimen rapporté (...) sous la forme d'un oeuf», ce qui «ouvre de nouvelles perspectives pour l'inventaire de la biodiversité par la collecte et l'élevage des oeufs et des jeunes».

Cette espèce arboricole vit dans ou à proximité de plantes abritant des colonies de fourmis, suspendues en hauteur (quelquefois jusqu'à 20 mètres) dans les arbres de la forêt primaire sur la côte occidentale sèche de Santo. Elle utilise ces plantes pour y déposer ses oeufs.

Le gecko, un animal dont le corps mesure 8 cm avec la queue, «ne semble pas menacé si ce n'est par la destruction de son habitat, les forêts, qui touche pratiquement l'ensemble de la planète y compris le Vanuatu», souligne le Muséum.

L'expédition SANTO 2006, co-organisée par le Muséum, Pronatura international et l'Institut de recherche pour le développement (IRD), était destinée à étudier la faune des forêts de l'île, du sol à la canopée.