Des chercheurs américains et chinois ont fait une nouvelle avancée dans la course à l'invisibilité en produisant un système se rapprochant un peu plus de la «cape» du sorcier Harry Potter, selon une étude publiée jeudi.

Ils avaient été les premiers à démontrer la faisabilité de l'invisibité en fabriquant un matériau prototype en 2006 avec le théoricien britannique Sir John Pendry.

L'idée derrière le phénomène d'invisibilité s'apparente à celui du mirage vu à distance sur une route par un jour d'été très chaud, explique David Smith, de l'Université Duke (Caroline du Nord), principal auteur de ces travaux parus dans la revue Science daté du 16 janvier.

«Vous voyez à distance comme de l'eau recouvrant la route mais en réalité c'est une réflexion du ciel», poursuit-il. «Dans cet exemple, le mirage que vous voyez rend invisible la route et de la même manière notre dernière avancée crée un mirage», ajoute le chercheur.

Cette équipe de chercheurs a élaboré une série de formules mathématiques permettant de guider le développement d'un plus grand éventail de méta-matériaux, non existants à l'état naturel, capables de rendre des objets invisibles.

Les rayons infra-rouges et la lumière visible glissent ainsi sur les objets, un peu comme de l'eau sur des roches faisant qu'ils ne peuvent être vus.

«Cette approche devrait nous aider à étendre et à améliorer nos capacités à rendre invisibles différents types d'ondes lumineuses sur des objets», soulignent les auteurs de l'étude.

La nouvelle cape d'invisibilité, qui mesure 50,8 centimètres de longueur sur 10,16 cm de largeur et 2,54 cm de hauteur, est formée de plus de 10 000 morceaux de fibres de verre, dont 6000 ont une forme unique, et qui sont organisés en rangées parallèles.

Les formes de ces pièces ainsi que les angles selon lesquels elles sont disposées leur permettant de dévier les ondes électromagnétiques, sont déterminés par des formules mathématiques.

Cette recherche a été notamment financée par la firme américaine Raytheon Missile Systems, l'Armée de l'Air américaine et la fondation nationale chinoise des sciences.