Un médecin danois à la retraite, spécialiste reconnu des reins, a écarté mardi les mythes entourant la mort de Napoléon, affirmant que l'empereur est mort d'insuffisances et intoxications rénales, et non d'un empoisonnement à l'arsenic ou d'un cancer de l'estomac.

Dans un livre en vente cette semaine, Napoleons nyrer (Les reins de Napoléon, éditions Hovedland), Arne Soerensen, affirme que l'empereur est décédé de problèmes rénaux et urinaires, ayant souffert de ces maux pendant de nombreuses années.

Parallèlement à ses fonctions médicales à l'hôpital d'Aalborg, ce médecin, âgé aujourd'hui de 82 ans, «un passionné de l'histoire de Napoléon», a étudié et analysé «pendant 50 ans sa vie et sa santé, depuis son enfance à sa mort», a-t-il déclaré à l'AFP.

«Napoléon avait depuis son jeune âge un rétrécissement chronique du canal urinaire, des infections chroniques de la vessie, une maladie rénale, une néphropathie obstructive, entraînant des complications mortelles», a-t-il avancé.

«Il a eu du mal à uriner pendant très longtemps, au point qu'il dira un jour "ce sera ma mort"», a-t-il ajouté, évoquant ces symptômes qui «le faisaient terriblement souffrir depuis les années 1790», selon le professeur Soerensen.

Ses conclusions sont fondées, assure-t-il, sur «des analyses cliniques objectives de faits qui ont été l'objet par le passé de nombreuses interprétations différentes et erronées de la cause de la mort de Napoléon».

De nombreuses hypothèses ont été avancées jusque-là pour expliquer la mort le 5 mai 1821 sur l'île de Sainte Hélène, de l'ex-empereur âgé de 51 ans : empoisonnement à l'arsenic, cancer à l'estomac, zèle de ses médecins multipliant des lavements d'estomac ayant pu provoquer des troubles cardiaques.