Société Un monde miniature… en pâtes alimentaires PHOTO YVES GRÉGOIRE, COLLABORATION SPÉCIALE L’origine : « Lorsque j’étais enfant, mon père faisait des villages avec des morceaux de bois. J’avais 7 ans lorsque ma tante m’a fait cadeau d’un petit ange en pâtes alimentaires qui venait des Cercles de fermières de Laval. Ça m’a marqué, parce que c’était simple à faire ! C’est surtout elle qui m’a montré à bricoler. Elle est décédée cette année et c’est là que je me suis mis dans la construction de mes villages. » PHOTO YVES GRÉGOIRE, COLLABORATION SPÉCIALE Bricolage-thérapie : « Le bricolage, j’ai toujours vu ça comme une façon de ne pas faire des conneries. Disons que l’année passée a été assez difficile ! C’était une espèce de façon pour moi de guérir et d’écrire des trucs dans mon village, sur ce que j’ai vécu. Tous mes villages, c’était pour écrire mon histoire ; cette année, j’en avais besoin ! Mon meilleur ami qui est décédé, je l’ai représenté dans le village de Noël. » PHOTO YVES GRÉGOIRE, COLLABORATION SPÉCIALE L’inspiration : « Un peu partout dans mes villages, on peut retrouver mon entourage et moi-même. J’ai fait mon amie Caroline en fée des Étoiles, mon amie Louise avec une poupée dans les bras… parce qu’elle en a 8000 chez elle ! Il y a aussi ma meilleure copine décédée ; je lui ai mis une chouette sur l’épaule, parce que c’est l’animal de la déesse Athéna, qui représente la sagesse et puis mon amie, c’est la sagesse. » PHOTO YVES GRÉGOIRE, COLLABORATION SPÉCIALE Les personnages mythiques : « J’ai commencé jeune à m’intéresser aux personnages de la mythologie ; c’est parce que je viens d’une famille où il n’y avait absolument rien à quoi me raccrocher et je trouvais la religion stupide… mais pas la mythologie. J’ai fait Tristan et Iseult, la naissance de Vénus dans le coquillage, Cupidon avec sa mère et le chariot tiré par les colombes d’Aphrodite. Là, pour mon anniversaire, je veux faire le chariot d’Apollon, tiré par les pégases. » PHOTO YVES GRÉGOIRE, COLLABORATION SPÉCIALE Matière première : « Je peux avoir au moins 80 sortes de pâtes différentes cachées un peu partout dans mes armoires. Pour m’approvisionner, je fais le tour ; par exemple, les pâtes de Kraft Dinner ne sont pas les mêmes au IGA qu’au Metro. Il y en a que c’est des poissons et des hippocampes et d’autres, des lettres de l’alphabet. Maintenant, je cherche des flocons de neige Kraft Dinner et je n’en trouve plus ! » PHOTO YVES GRÉGOIRE, COLLABORATION SPÉCIALE Production : « J’ai des idées en masse, je n’en dors pas la nuit. Depuis décembre, je n’ai pas le temps de sortir, je travaille là-dessus tous les jours pendant 20 heures ! Il y a eu Noël, la Saint-Valentin, la Saint-Patrick, Pâques, j’ai fait un village d’été, j’ai fait la série XXX ! Là, je me prépare, il faut que j’aie des modèles à présenter. La ligne XXX, c’est une commande, ce sont mes premiers morceaux à vendre en consigne. » PHOTO YVES GRÉGOIRE, COLLABORATION SPÉCIALE Décoration : « Je ne suis pas bon en dessin, mais plus en trois dimensions, gravure, bricolage, montage. J’utilise la peinture en canette, la peinture à graffiti. Je coupe mes pâtes et je shoote tout en même temps et après je colle ! Je prépare toutes mes pièces d’avance et je les mets dans une boîte compartimentée, prête à être montée ! C’est moi qui ai fait le design des boîtes Noodle World, du début à la fin. » 1/7 Sébastien Sawyer est prêt à tout pour dénicher de nouvelles sortes de pâtes alimentaires ; il en a environ 80 sortes dans ses armoires. Plus la variété sera grande, plus il aura la possibilité d’élargir l’horizon de son monde miniaturisé. Rencontre. Publié le 25 juill. 2021 Texte : Siou Deslongchamps Stagiaire, L'Itinéraire Photos : Yves Grégoire Stagiaire, L'Itinéraire Visitez la boutique Etsy Noodle World de Sébastien Sawyer