(Toronto) Lorsqu’on reçoit une invitation à un anniversaire, un mariage ou une fête prénatale, on prend immédiatement connaissance de la plupart des détails habituels, mais certaines mentions peuvent être plus cryptiques, notamment celle disant : « votre présence est notre cadeau », ou quelque chose du genre.

Cette idée se retrouve dans les invitations depuis des années, mais reste confondante pour plusieurs convives. Ne s’agit-il que d’une formule creuse ? Les hôtes attendent-ils subtilement, malgré tout, des cadeaux ? De quoi aura-t-on l’air si on se présente à la fête les mains vides, mais qu’une montagne de cadeaux s’y trouve ?

La réponse, selon des planificateurs d’évènements, dépend souvent de l’hôte ou de la personne honorée lors de la fête, et du message qu’ils fournissent.

Katelyn Hipson, propriétaire d’Elegant Productions, observe qu’un nombre constant de couples, lors des mariages qu’elle organise à travers les Maritimes, demandent à leurs invités de ne pas apporter de cadeaux, mais note qu’il s’agit d’une de ces traditions « dont il est difficile de se défaire ».

« Même si le couple a dit : “non, nous ne voulons pas de cela”, on se sent toujours enclin à le faire et on doit supposer que même si on est, en tant qu’invité, à l’écoute de la demande du couple, […] d’autres personnes n’écouteront pas cette demande », explique-t-elle.

« Il y aura des cadeaux et il y aura des cartes remises à n’importe quel mariage, ou n’importe quelle célébration. »

Certains couples ne veulent pas de cadeaux de mariage parce que, contrairement à certaines générations précédentes, ils vivent déjà ensemble et ont les nécessités ménagères traditionnellement données aux nouveaux mariés. D’autres ne veulent pas que les gens qui voyagent pour participer à la fête dépensent encore plus et certains ne veulent tout simplement pas imposer de pression financière supplémentaire à qui que ce soit, quelle que soit leur origine.

Dans le cas des anniversaires marquants, certains jugent que les cadeaux sont inutiles et avec les fêtes prénatales, plusieurs ont des tas de vêtements, de jouets et d’autres nécessités d’êtres chers ou d’enfants qui ont vieilli.

Messages contradictoires

Alors que certains invités se sentent obligés d’offrir un cadeau, même lorsqu’on leur a dit de ne pas le faire, d’autres sont confus parce que les demandes de « non-cadeau » de certains organisateurs de fêtes sont parfois accompagnées de notes faisant état de fonds de charité, de lune de miel ou de première maison auxquels les invités peuvent contribuer s’ils le désirent.

« S’ils offrent une option, alors le mieux est probablement de donner de l’argent à la cause qui est mentionnée », souligne Lauren McCormick, cofondatrice d’Ottawa Elopements.

« Mais s’ils ne donnent pas d’option, alors je dirais qu’il y a définitivement une politique de non-cadeau en place et qu’ils sont probablement vraiment sincères. »

Mme Hipson est d’accord et affirme que si on lui disait qu’il n’y avait pas de cadeaux, mais qu’un registre ou un fonds était alors mentionné, « alors je me dirais qu’en fait, ils veulent un cadeau. »

Elle prévient les organisateurs de fêtes que de tels messages sont « déroutants » et leur recommande de réfléchir plus attentivement à leurs attentes et à la manière dont ils peuvent être interprétés par les invités avant d’envoyer des invitations.

Parfois, les couples qui se marient essaient de faire comprendre qu’ils ont suffisamment de linge de maison, de gadgets de cuisine et d’autres articles essentiels pour la maison, mais que cela ne leur dérangerait pas de recevoir de l’argent ou qu’un don soit fait à un organisme de bienfaisance, ajoute-t-elle.

Dans ce cas, Mme Hipson suggère aux gens d’écrire dans leur invitation qu’ils ont choisi de ne pas créer de registre, mais qu’une contribution monétaire pour une lune de miel, un objectif d’épargne ou une cause qui leur est chère serait grandement appréciée.

« Soyez clair, concis, et direct, parce que vos invités ne veulent pas de ces idées vaseuses stipulant qu’ils ne veulent pas de cadeaux, accompagnées d’un lien vers un fond de lune de miel ou d’autre chose comme ça », affirme-t-elle.

Une touche plus personnelle

Lorsque les gens assurent qu’ils ne veulent pas de cadeaux, mais qu’elle se sent tout de même obligée de donner quelque chose, Mme Hipson écrit une carte et emballe un objet personnel ou sentimental comme une bouteille de vin qu’elle apprécie ou un article artisanal qui aurait du sens.

Lorsque Mme McCormick s’est mariée lors d’un mariage à l’étranger, elle n’a demandé aucun cadeau « simplement parce que tout le monde devait dépenser tellement de temps et d’argent pour se rendre là où se déroulait notre mariage », sans compter que le transport des cadeaux pour le retour à la maison aurait été difficile.

Mme McCormick avait alors recommandé aux gens qui voulaient absolument donner quelque chose de préparer une carte ou une note réfléchie. La plupart ont écouté et n’ont pas apporté de cadeaux, bien que quelques-uns lui aient également donné de l’argent.

En cas de doute sur les cadeaux, elle et Mme Hipson conviennent qu’il est aussi possible de contacter un des membres de la famille des gens qui célèbrent un évènement, ou des amis proches, pour connaître leurs véritables intentions.

Vaut mieux s’assurer de simplement le demander assez à l’avance pour pouvoir préparer tout cadeau à temps et de ne pas avoir à déranger les hôtes ou leurs proches alors que la planification de la fête bat son plein, rappelle Mme McCormick.

Mais que faire lorsqu’on arrive à une fête et que l’on constate que tout le monde a apporté quelque chose et qu’on ne l’a pas fait — et qu’on se sent maintenant obligé ?

Mme McCormick suggère de dire à la personne honorée que l’on prévoit de l’emmener dîner ou vivre une expérience à une date ultérieure.

« C’est souvent plus réfléchi, estime-t-elle. On offre du temps et une expérience où l’on crée des souvenirs. »