Pour que l’année scolaire se déroule tout en douceur, la communication parent-enseignant est importante. À la rentrée, que révéler, sur son enfant ou sur la situation familiale, aux professeurs ? Médication, allergies, défis particuliers, fragilités… voici dix réponses d’enseignants du primaire de partout au Québec. Éclairant !

Ouvrir son cœur

« Après 10 ans dans l’enseignement, ce que je souhaite, surtout, c’est que les parents s’ouvrent à moi comme moi je le fais avec eux. Je dis aux parents de mes élèves que je suis la mère d’une fille et que même si je suis prof, je ne parviens pas à effectuer tout le plan d’études de mon enfant. Je mentionne aussi que ma fille est suivie au privé par une technicienne en éducation spécialisée pour apprendre à mieux gérer ses émotions. Bref, j’expose que je suis moi aussi à la course et que je fais du mieux que je peux… J’aime qu’ils communiquent avec moi ce qu’ils vivent à la maison, s’ils ont eu une crise à gérer, etc. J’aime mieux recevoir trop de messages que de ramer toute seule. »

Stéphanie*, enseignante de 3année à Brossard

La médication

« On préférerait parfois, comme parent, que notre enfant ne prenne pas de médicaments. Et durant l’été, on fait une pause. Au moment où l’école recommence, certains parents peuvent souhaiter secrètement que la maturité gagnée par l’enfant pendant l’été fasse en sorte que la médication ne soit plus nécessaire… Il est important d’en parler avec l’enseignante. »

Geneviève Turcotte, enseignante pendant 24 ans à la commission scolaire puis au centre de services scolaire des Grandes-Seigneuries sur la Rive-Sud de Montréal, maintenant établie dans le Bas-Saint-Laurent

PHOTO ALAIN ROBERGE, ARCHIVES LA PRESSE

Les quatre essentiels pour Sarah Moisan sont les lunettes, les allergies, les suivis par des spécialistes et les situations familiales particulières.

Quatre essentiels

« J’aime savoir si l’enfant porte des lunettes… Certains enfants les laissent dans leur sac ou leur casier, et on apprend bien après la rentrée scolaire qu’ils doivent les porter. J’aime aussi que le parent me dise s’il a des allergies, s’il est suivi par un spécialiste et s’il y a une situation familiale particulière, comme une garde partagée. »

Sarah Moisan, enseignante de 1re année depuis 10 ans à Drummondville

De la perspective

« Au-delà de l’élève, qui est l’enfant ? Quels sont ses habitudes à la maison, ses relations avec la famille, ses petits défis ? Quelle est sa vision de l’école et est-ce qu’il y a des pratiques gagnantes avec lui ? Voilà les informations que j’aime connaître en début d’année. »

Véronique Ouellet, enseignante de 2année depuis 12 ans à Chambly

PHOTO PATRICK SANFAÇON, ARCHIVES LA PRESSE

« J’aime connaître les fragilités et les vulnérabilités de l’enfant », confie Isabelle*.

Les coins sombres

« J’aime connaître les fragilités et les vulnérabilités de l’enfant. Quelles sont les préoccupations des parents sur son développement ou son parcours scolaire ? Qu’est-ce qui fonctionne bien et moins bien avec l’enfant, et qu’est-ce qui peut l’amener, par exemple, à se refermer sur lui-même ? »

Isabelle*, enseignante pendant 20 ans, aujourd’hui directrice adjointe dans une école primaire de Montréal

Le passé d’écolier

« J’aime que les parents me disent si un évènement marquant s’est déroulé à l’école ou avec un professeur lors d’une précédente année. Aussi, je préfère savoir si l’enfant a des particularités et si certains moyens peuvent l’aider en classe. »

Audrée-Anne Garceau, enseignante de 5année depuis 12 ans à Laval

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, ARCHIVES LA PRESSE

La transparence du parent peut aider à établir un rapport de confiance avec l’enseignant.

Transparence

« Un parent qui me dit le meilleur et le pire de son enfant, en toute honnêteté, établit un rapport de confiance. En début d’année, ça vaut de l’or. Ça envoie le message qu’on pourra faire équipe pendant l’année. »

Nicolas*, enseignant au premier cycle depuis 10 ans à Montréal

Devoirs et vie sociale

« Est-ce que l’enfant aime l’école ? Comment se déroulent les devoirs et l’étude à la maison ? Je ne donne pas de devoirs, mais j’aime savoir comment cela s’est passé pour lui dans le passé. Aussi, est-ce que l’enfant a des amis à l’école ? Est-il plutôt timide ou extraverti ? »

Caroline Buccilli, enseignante au deuxième cycle depuis 22 ans à Longueuil

PHOTO DAVID BOILY, ARCHIVES LA PRESSE

« J’aime savoir si l’enfant a des problèmes physiques récurrents », dit Andrée-Anne Charbonneau.

Les petits tracas

« Comme enseignante, j’aime savoir si l’enfant a des problèmes physiques récurrents, même s’ils ne sont pas graves. Par exemple, a-t-il souvent besoin d’utiliser les toilettes ? Aussi, j’aime savoir quels sont ses forces et ses défis et quel est le meilleur moyen d’apprendre pour lui. »

Andrée-Anne Charbonneau, enseignante au deuxième cycle depuis 14 ans à Chambly, affectée à la 3année cette année

Positivisme et ouverture

« Cela fait toute la différence lorsque les parents parlent positivement de l’école à leurs enfants… et qu’ils ont bon espoir que l’enseignante fait tout ce qu’elle peut pour le bien-être de ses élèves. J’aime recevoir toutes les informations pertinentes liées à l’enfant comme les diagnostics, les observations, les changements familiaux, etc. Et j’aime beaucoup qu’ils soient à l’écoute si l’enseignante relève des difficultés ou des comportements différents de ceux qu’ils peuvent observer à la maison. »

Martine*, enseignante au préscolaire depuis 12 ans dans la région de Lanaudière

* Certains enseignants ont préféré témoigner sous le couvert de l’anonymat, craignant des représailles ou des jugements de la part de leurs collègues ou patrons.