Une fois par mois, La Presse, inspirée par le Questionnaire de Socrate du magazine Philosophie, interroge une personnalité sur les grandes questions de la vie. Ce dimanche, la comédienne et productrice Sophie Lorain, à l’affiche du film Testament de Denys Arcand, en salle à compter du 5 octobre, qui a coproduit Désobéir : le choix de Chantale Daigle, en ondes le 25 octobre à Noovo, répond à nos questions.

Qui suis-je ?

Hum, si seulement, je le savais… Probablement quelqu’un qui fait ce qu’elle peut avec ce qu’elle a reçu. Mais surtout, je dirais quelqu’un qui ne veut de mal à personne. C’est déjà beaucoup, non ?

Sommes-nous libres ?

Non, nous ne sommes libres de rien. On peut bien faire son cinéma tant qu’on veut, mais croire le contraire est une aberration.

Que retenez-vous de votre éducation ?

J’ai reçu une éducation sévère, menée d’une main de fer par une gouvernante française. Elle était autoritaire et pas très indulgente, mais le peu de discipline que j’ai me vient d’elle et cela m’a beaucoup servi dans la vie. Alors merci à ma mère de l’avoir engagée et à cette gouvernante de nous avoir appris le véritable sens du mot « persévérance ».

Un auteur/penseur/philosophe qui vous accompagne depuis longtemps ?

Shakespeare. Je suis toujours surprise par la beauté de ses sonnets. Je pense au Sonnet 18 : Shall I compare thee to a summer’s day ? C’est pâmant, non ? Et ses personnages plus grands que nature : Mercutio, Juliette, le roi Lear, Hamlet et autres Lady Macbeth qui portent tous la complexité de la nature humaine en eux, chacun à leur façon. C’est une écriture d’une grande justesse.

PHOTO ROBERT SKINNER, ARCHIVES LA PRESSE

Sophie Lorain

La chose la plus surprenante que vous avez faite par amour ?

Sûrement beaucoup de conneries, mais j’ai encore assez d’orgueil pour ne pas les partager avec vous !

Votre démon ?

Les chips !

Le lieu parfait pour créer ou rêver ?

Je ne le connais pas. Je travaille partout et où bon me semble. J’apprends même mes textes au feu rouge lorsque je suis au volant de ma voiture.

Un avantage d’être égoïste ?

Je n’en connais pas.

Une idée que vous défendriez contre tout ?

L’équité, l’équité, l’équité avec tout ce que cela sous-entend et représente de difficultés, car le passage de la théorie à l’exécution est souvent bien complexe.

Une qualité que vous n’aurez jamais ?

La patience… Désolée, il est trop tard !

Un rêve (ou cauchemar) récurrent ?

Je rêve souvent que je peux gommer les erreurs entourant l’éducation de mon fils. Mais est-ce que ce n’est pas là le rêve de tous les parents ?

PHOTO IVANOH DEMERS, ARCHIVES LA PRESSE

Sophie Lorain

Qu’est-ce qui vous rend le plus fière dans votre carrière ?

Le sentiment d’avoir une bonne moyenne au bâton et d’avoir aidé certaines personnes.

Quel autre métier auriez-vous voulu faire ?

Médecin, assurément. Quel regret. Premièrement, je me sentirais plus utile. Deuxièmement, j’aurais une paye « steady ». Et troisièmement, tout ne serait pas continuellement à refaire.

Ce qui vous indigne dans la vie ?

Le manque de compassion.

Complétez la phrase : Si Dieu existe…

Ben, t’es viré, mec ! (Parce qu’on s’entend que ça ne marche pas, son affaire, hein ?)