Ce n’est pas un café de hipsters à la mode. Il n’y a pas d’ordis à chaque table, pas de latté au lait de soya, pas de baristas branchés avec des piercings. C’est un café vieux jeu comme il ne s’en fait plus. La Presse y a passé un après-midi, en mots et en dessins.

DESSIN MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

« Beaucoup de Portugais sont venus dans les années 1970 et 1980 pour une meilleure vie. Mais maintenant, il n’y a presque plus de Portugais qui viennent. Ils sont bien là-bas ! Et l’immigration n’est pas facile. C’est long pour les papiers. Ils se tannent et ils repartent. » — Carlos Moleirinho, 62 ans, copropriétaire

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« La clientèle commence à changer. On commence à voir beaucoup de Québécois. Ils sont allés visiter le Portugal, ils viennent ici, ils disent : “Wow ! C’est comme au Portugal !” Il y a aussi plus de femmes. Avant, c’était comme une taverne. Maintenant c’est une taverne 5 étoiles ! » — Carlos Moleirinho, 62 ans, copropriétaire

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« Pour la sueca, il faut être quatre joueurs. Ça peut durer trente minutes, une heure, une heure trente. Ça dépend. Les règles ? Ouh là, c’est compliqué à expliquer. Prends une chaise ! » — Olimpio Fernandes, 58 ans, camionneur

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« Des fois c’est les cartes, des fois c’est les dominos. On joue pour s’amuser. Pour passer le temps. Comme les gens qui jouent au bingo ou au bowling. C’est social. On parle avec les amis… » — João Rolo, 70 ans, retraité

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« Ici c’est familial. Tout le monde se connaît. Je fais beaucoup pour les vieux. Quand ils viennent, je les prends comme mon père… » — Carlos Moleirinho, 62 ans, copropriétaire

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« C’est de génération en génération ici. Je venais avec mon père quand j’avais 5 ans, dans le temps qu’on fumait à l’intérieur. Je buvais mon Sumol en regardant les gens jouer aux cartes ou au babyfoot. Le plancher n’a pas changé. Les tables, c’est les mêmes. La cuisine aussi. On travaille dans la construction. Ici, c’est une bonne place pour faire des connexions, des réseaux. On a même laissé notre carte d’affaires dans l’entrée ! » — José Manuel da Silva, 36 ans, et Paolo da Silva, 31 ans, frères et ouvriers

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« Mes plats du jour pour la semaine, je les décide le vendredi. J’ai assez de plats pour qu’il n’y ait jamais le même pendant un mois. Sauf le samedi, c’est la morue, et le vendredi, la dorada. Ça, ça ne bouge pas ! La morue, j’en reçois une caisse le mardi. Je la découpe le mercredi. Après, je la mets dans l’eau pendant 10 heures pour dessaler. Je dois servir entre 65 et 80 portions au moins ! […] La cuisine portugaise, c’est simple. C’est pas comme la cuisine française avec toutes ces sauces ! » — José Silva Cerdeira, 58 ans, cuisinier du Café central

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« Je suis arrivé à Montréal en 1960. J’avais 16 ans. J’ai été job checker à Dorval, j’ai cultivé le tabac en Ontario, travaillé sur la construction, été superviseur de l’entretien à la Place Bonaventure. J’ai surtout joué au soccer. Semi-pro pour les Portugais de Montréal et le Luso Star. La Presse m’avait surnommé le Killer. Oui, monsieur ! » — Aurino Correia, 80 ans, ex-« Killer »

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Nombre de Portugais à Montréal : 46 000 (recensement de 2016)
Café central : 4051, rue Saint-Dominique
Pour faire l’épicerie : Soares et Fils (130, avenue Duluth Est) ou Segal (4001, boulevard Saint-Laurent)
Pour se tenir informé : A Voz de Portugal (journal hebdomadaire gratuit) www.avozdeportugal.com