(Toronto) Les roses sont rouges, les violettes sont bleues, mais les fleuristes ont probablement mieux : pour dépenser intelligemment à la Saint-Valentin, les roses ne sont peut-être pas le meilleur choix.

Alors que les roses ont tendance à être la fleur de prédilection le 14 février, des experts affirment que d’autres fleurs sont plus abordables, tout aussi belles et ne se fanent souvent pas aussi rapidement.

« J’exhorte toujours les gens […] à envisager d’avoir d’autres fleurs qui durent peut-être un peu plus longtemps, qui n’ont pas été cultivées de manière aussi intensive, affirme Becky De Oliveira, propriétaire et directrice créative de l’entreprise florale torontoise Blush and Bloom. Vous aurez un peu plus de flexibilité et de longévité dans des variétés qui pourraient survivre plus longtemps qu’une rose, mais qui, peut-être aussi, sont légèrement meilleures en ce qui a trait aux prix par tige. »

Le conseil de Mme De Oliveira arrive alors que la commercialisation de la Saint-Valentin bat son plein et que les Canadiens sélectionnent les cadeaux qu’ils échangeront pour marquer cette célébration annuelle.

Mais alors qu’ils réfléchissent à la façon de montrer leur amour, le pays est également aux prises avec une inflation supérieure à l’objectif de 2 % de la Banque du Canada qui a fait grimper les prix des produits de première nécessité comme l’épicerie et les produits de luxe, y compris les fleurs.

Certaines fleurs, en particulier la toujours populaire rose de la Saint-Valentin, peuvent être particulièrement chères en février, car la plupart sont cultivées à l’extérieur du Canada et doivent être expédiées et conservées à des températures glaciales pour durer.

« La plupart du temps, les gens pensent que ce sont les fleuristes qui essaient simplement de gagner plus d’argent, mais […] les agriculteurs travaillent 24 heures sur 24 dans d’autres pays pour essayer de répondre aux demandes d’un jour ou d’une semaine », a souligné Mme De Oliveira.

Pour répondre aux besoins de chacun, les fermes cueillent parfois les fleurs un peu plus tôt qu’elles ne le feraient habituellement et envoient même celles qu’elles ne livreraient pas à d’autres moments de l’année, soutient Catherine Metrycki, fondatrice de Callia, une entreprise florale établie à Winnipeg.

« En réalité, la valeur des roses rouges n’est pas là. Ce n’est tout simplement pas le cas, affirme-t-elle. Vous allez payer beaucoup trop cher et vous obtiendrez une tige de rose beaucoup plus petite qu’à tout autre moment. »

Au lieu des roses, Mme De Oliveira recommande les tulipes, les renoncules, les jacinthes, les freesias et les œillets, qui sont toujours aussi magnifiques et souvent moins chers.

« Les œillets ont maintenant de très belles couleurs et ne sont plus nécessairement stigmatisés comme autrefois, indique-t-elle, faisant référence à leur association avec les funérailles. Les nouvelles générations les considèrent comme une fleur grand-mère chic qui fait son retour et qui est très abordable. »

Si vous avez toujours à cœur les roses, Mme Metrycki recommande aux acheteurs d’être ouverts à toutes sortes de couleurs.

« Vous pourriez économiser jusqu’à 30, voire 40 % sur une seule tige de rose, si vous diversifiez votre sélection de couleurs », souligne-t-elle.

La longueur des roses offre également un moyen d’économiser, affirme Don Waltho, fondateur de l’Institut canadien du design floral à Toronto.

Du côté plus élaboré, il a vu des roses mesurant jusqu’à six pieds de long, mais une tige plus courte est plus abordable.

Les gens peuvent également envisager des roses en grappe, ou ils peuvent ajouter quelques roses à un arrangement avec d’autres fleurs plus abordables.

Peu importe ce que vous achetez, Mme De Oliveira recommande d’acheter tôt, non pas à cause du prix, mais à cause de la sélection.

À la dernière minute, il faudra peut-être se tourner vers des arrangements coûteux que personne n’a choisis ou des offres plus spécialisées comme des plantes en pot.

« En gros, vous devez choisir parmi ce qui est sur place et ce qui n’a pas été pris », indique-t-elle.

Chaque fois que l’on achète, il faut s’attendre à payer un supplément pour la livraison, souligne Mme Metrycki, qui recommande aux gens d’obtenir des avis sur l’entreprise auprès de laquelle ils achètent pour voir si elle a la réputation de livrer des fleurs à temps et en bon état.

Et si vous vous sentez stressé par les coûts ou par la gamme vertigineuse d’options, rappelle-t-elle aux gens, « votre relation ne vivra ni ne mourra par vos fleurs de la Saint-Valentin ».

« C’est la pensée qui compte et c’est le sentiment, affirme-t-elle. Une carte manuscrite et un coupon pour un massage du dos vont probablement aussi loin qu’un bouquet super sophistiqué. »